JCP - Pantin - 19 novembre 2019


Date de la décision : 19/11/2019
Juridiction : Tribunal d'Instance de Pantin
Numéro RG : 12-19-000197
Catégorie : Procédures d'expulsion > Squat d'habitation > Le propriétaire est une personne morale (public, entreprise, hlm) > Juridictions > Juge des Contentieux de la Protection - JCP / Cour d'Appel - CA > Délais supplémentaires - "Renouvelables"
Procédures d'expulsion > Squat d'activité > Le propriétaire est une personne morale (public, entreprise, hlm) > Juridictions > Juge des Contentieux de la Protection - JCP / Cour d'Appel - CA > Délais supplémentaires - "Renouvelables"
Procédures d'expulsion > Squat d'habitation > Le propriétaire est une personne morale (public, entreprise, hlm) > Procédures particuliÚres > Gestion "amiable" (mesure de conciliation, homologation, transaction)
Procédures d'expulsion > Squat d'activité > Le propriétaire est une personne morale (public, entreprise, hlm) > Procédures particuliÚres > Gestion "amiable" (mesure de conciliation, homologation, transaction)
Procédures d'expulsion > Squat d'activité > Le propriétaire est une personne morale (public, entreprise, hlm) > Juridictions > Juge des Contentieux de la Protection - JCP / Cour d'Appel - CA > S'ajouter dans une procédure - Intervention volontaire
Procédures d'expulsion > Squat d'habitation > Le propriétaire est une personne morale (public, entreprise, hlm) > Juridictions > Juge des Contentieux de la Protection - JCP / Cour d'Appel - CA > S'ajouter dans une procédure - Intervention volontaire
ProcĂ©dures d'expulsion > Squat d'habitation > Le propriĂ©taire est une personne morale (public, entreprise, hlm) > Juridictions > Juge des Contentieux de la Protection - JCP / Cour d'Appel - CA > TrĂȘve hivernale
ProcĂ©dures d'expulsion > Squat d'activitĂ© > Le propriĂ©taire est une personne morale (public, entreprise, hlm) > Juridictions > Juge des Contentieux de la Protection - JCP / Cour d'Appel - CA > TrĂȘve hivernale
Procédures d'expulsion > Squat d'activité > Le propriétaire est une personne morale (public, entreprise, hlm) > Juridictions > Juge des Contentieux de la Protection - JCP / Cour d'Appel - CA > Voie de fait
Procédures d'expulsion > Squat d'habitation > Le propriétaire est une personne morale (public, entreprise, hlm) > Juridictions > Juge des Contentieux de la Protection - JCP / Cour d'Appel - CA > Voie de fait
Mots clĂ©s : activitĂ© convention convention d'occupation dĂ©lai dĂ©lais de grĂące habitation hĂ©bergement pĂ©ril public publique trĂȘve hivernale voie de fait


ProcĂ©dure : demande d’expulsion devant le Tribunal d’Instance


Composition des habitantes : plusieurs personnes, dont deux membres d’une association
Défendeur/demandeur : défendeurs
PropriĂ©taire : EPFIF (Ă©tablissement public foncier d’ile de france), public


Ouverture du bĂątiment : 13 avril 2019
Assignation : 5 août 2019
Nombre de renvoi : ?
Audience : 1er octobre 2019


Résumé de la décision :

Les bĂątiments occupĂ©s sont des entrepĂŽts dĂ©saffectĂ©s, ils ne peuvent donc pas ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme le domicile du propriĂ©taire.

Il y a eu en mai 2019 un rapport d’expertise prĂ©conisant un arrĂȘtĂ© de pĂ©ril imminent. Mais depuis, aucune dĂ©cision n’a Ă©tĂ© dĂ©posĂ©e, et le bĂątiment Ă  risque n’est pas occupĂ©.

Le juge ne retient pas la voie de fait : les habitants sont rentrĂ©s par des portes ouvertes. Il n’y a pas lieu de supprimer les dĂ©lais lĂ©gaux ni le sursis de la trĂȘve hivernale.

"Le demandeur ne rapporte pas la preuve d'un acte positif commis par les défendeurs, matérialisé par dégradation ou non, ayant pour conséquence de permettre cette pénétration."

Les personnes qui y vivent y font des activitĂ©s sociales et culturelles, de l’hĂ©bergement en lien avec des associations, ont prĂ©venu la mairie de leur occupation et reçoivent des subventions pour leurs activitĂ©s. Pour toutes ces raisons, le juge accorde un dĂ©lais supplĂ©mentaire de trois ans maximum (qui prendrait fin si le lieux Ă©tait vendu ou que les travaux commençaient).

Enfin, comme le voulaient les habitants, le juge invite le propriĂ©taire et les habitants Ă  rencontrer un conciliateur de justice, dans l’idĂ©e qu’ils s’accordent sur une convention d’occupation prĂ©caire.

"Le juge, mettant fin à l'instance par sa décision de référé, invitera néanmoins les parties à rencontrer le conciliateur de justice du tribunal d'instance de PANTIN, ce afin de tenter de les concilier notamment par la conclusion d'une convention d'occupation précaise des lieux objet du litige, visant à sécuriser et stabiliser la situation."
Convention :
La convention est un accord entre la personne propriĂ©taire d'un batiment occupĂ© (personne physique ou morale) et les occupantes du bĂątiment. Cet accord peut se faire Ă©galement avec une association qui accompagne la convention et assure le respect des rĂšgles du conventionnement et ainsi se porte garant pour la sortie des occupantes Ă  la fin du conventionnement. La personne morale ou physique garantie que le lieu occupĂ© ne subit pas de dĂ©gats (ils assurent le lieu). La convention peut intĂ©grer des rĂšgles ou des conditions pour l'occupation et peut ĂȘtre renouvelĂ©e. La valeur juridique de la convention ne dĂ©passe aucun cas les dĂ©cisions judiciaires. 

Délai de grùce :
Un dĂ©lai de grĂące est une pĂ©riode dĂ©finie donnĂ©e par une juge afin d'accorder plus de temps Ă  l'occupant du logement en vue de le libĂ©rer intĂ©gralement. Il est dĂ©terminĂ© par l'article 412-3 du Code de procĂ©dure civile. 
Ce dĂ©lai fait suite Ă  la remise du commandement Ă  quitter les lieux. Dans un dĂ©lai de deux mois, on peut saisir le juge par voie de requĂȘte ou d'assignation pour demander un dĂ©lai supplĂ©mentaire, de 1 mois Ă  1 ans. 
A noter :  la saisine du juge ne suspend pas la procĂ©dure d’expulsion.

Tribunal Judiciaire (TJ) :
Pour les procédures civiles et pénales : concerne tous les tribunaux en premiÚre instance (premier jugement). [Il regroupe les anciens Tribunaux d'Instance et de Grande Instance].

Au sein du TJ, il existe plusieurs chambres spécialisées (différents spécialisation de tribunaux) :
  • ProcĂ©dure civile (c'est a dire lorsque le propriĂ©taire du batiment n'en fait pas un usage public) Cela comprend :
    • TRIBUNAL DE PROXIMITE / JUDICIAIRE : en tant que squatteur.euse, tu es gĂ©nĂ©ralement confrontĂ© au Juge du Contentieux et de la Protection (JCP).
    • JEX(Juge de l'exĂ©cution (juge spĂ©cialisĂ© au sein du TJ) juridiction particuliĂšre Ă  saisir aprĂšs une dĂ©cision judiciaire qui a aboutit sur un commandement de quitter les lieux. Il sert Ă  demander des dĂ©lais dans l'execution de la peine. Dans le cadre du squat c'est ce qui peut nous permettre de gagner des dĂ©lais avant l'expulsion, en fonction de la situation personnelle des habitant.es (prĂ©caritĂ©, prĂ©sence d'enfants inscrits Ă  l'Ă©cole, maladie, absence de solution de relogements...). Il ne peut pas revenir sur l'expulsion, mais seulement sur le moment de son execution.

  • ProcĂ©dure pĂ©nale
    • TRIBUNAL CORRECTIONNEL : concerne les dĂ©lits et crimes
    • TRIBUNAL DE POLICE (pour les procĂ©dures pĂ©nales) : concerne les contraventions jusqu'Ă  3000 euros (dĂ©gradation d'un bien par exemple).

Voie de fait :
En droit civil et en droit administratif, la “voie de fait” dĂ©signe un acte illĂ©gal portant atteinte aux droits de la personne ou aux libertĂ©s fondamentales. Dans notre cas, il s'agit de porter atteinte au droit de propriĂ©tĂ© qui a Ă©tĂ© revalorisĂ© par la loi Kasbarian. 
 
Si tu es occupant.e, tu peux ĂȘtre accusĂ©.e par dĂ©faut des dĂ©gradations qui ont permi de rentrer dans le batiment (c’est l’entrĂ©e par voie de fait) mĂȘme si rien ne prouve que c'est toi qui les a commises : effraction, vitre cassĂ©e, changement de serrure...

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