Lexique

38 DALO (article)

L’article 38 DALO permet de solliciter le PrĂ©fet afin de procĂ©der Ă  une expulsion administrative (sans juge) des lieux squattĂ©s constituant un domicile ou un local Ă  usage d’habitation.
Si elle fait l’économie de la procĂ©dure juridique classique, cette procĂ©dure
n’autorise pas pour autant la police Ă  venir dĂ©loger les occupantes sans prĂ©venir.
 
Il y a deux applications de l’article 38 DALO : 
  • Le DALO 24h
qui s’applique en cas de squat de domicile. Le propriĂ©taire est capable de prouver qu’il s’agit de sa rĂ©sidence (principale, secondaire ou occasionnelle) ou que le logement est meublĂ©. Il y a alors 24h minimum avant l’expulsion et le recours est non suspensif (ça veut dire que ça n’interrompt pas la procĂ©dure en cours, tu peux toujours te faire expulseer pendant que tu essaies de faire annuler la dĂ©cision). 
 
  • Le DALO 7 jours
Qui s’applique en cas de squat d’un local Ă  usage d’habitation (lorsque le propriĂ©taire ne peut pas prouver qu’il s’agit d’un domicile). Il y a 7 jours minimum avant expulsion et le recours est suspensif
 
Normalement, le prĂ©fet doit prendre en considĂ©ration la situation des personnes. Une mise en demeure de quitter les lieux est dĂ©livrĂ©e. 
Dans cette situation, on peut tenter un référé suspension auprÚs du Tribunal Administratif (cf le tuto "Survivre à un DALO 7 jours. Un guide en 6 étapes")

Administrative

La justice "administrative" renvoie à la justice qui concerne une institution ou un agent public. Par exemple, le tribunal administratif est celui qui peut casser une décision du préfet. Si le préfet ordonne une expulsion "article 38 DALO", qui dit que tu es expulsable en une semaine, c'est la justice administrative qui peut suspendre ou casser cette décision. Dans ce cas de figure, tu peux faire un référé suspension auprÚs du juge administratif.


Aide juridictionnelle

Aide financiĂšre attribuĂ©e Ă  toute personne dont les revenus sont insuffisants. Elle permet de de prendre en charge financiĂšrement complĂ©tement ou en partie les frais de justice (procĂ©dure et honoraire d'avocat). La demande est faite au bureau des aides juridictionnelles (BAJ), qui en dĂ©termine le montant, selon un barĂȘme renouvelĂ© chaque annĂ©e. Selon la jurisprudence, elle est accessible Ă  toutes, quelque soit sa nationalitĂ© ou son Ăąge. 
 
Voir tuto : Faire une demande d’AJ

ArrĂȘtĂ© de pĂ©ril

Un arrĂȘtĂ© de pĂ©ril est un acte administratif pris par une maire lorsqu'un bĂątiment prĂ©sente un danger en raison de son Ă©tat de soliditĂ© (risque d'Ă©fffondrement). Il peut ĂȘtre ordinaire ou imminent (obligation immĂ©diate de quitter les lieux). Le propriĂ©taire des lieux est alors tenu de faire des travaux, sous peine de devoir payer des astreintes

Assignation

Un procĂšs est engagĂ© contre toi, tu es « assignĂ© Ă  comparaĂźtre » et ça veut dire que le tribunal te demande de te rendre Ă  une audience. Il s’agit donc d’une action, mais aussi d’un document que tu reçois en main propre de l’huissier.e. Si jamais tu es absent.e, tu reçois un courrier de l’huissier.e qui t’informe que le document est disponible Ă  son cabinet. C’est assez important d’obtenir ce document, sans lequel tu peux ne pas savoir quel est le jour de ton procĂšs, et donc le louper.
Tu peux en voir un exemple ici


Avocat.e

Le rĂŽle d'une avocate est d'apporter une assistance juridique, elle accompagne dans les missions de reprĂ©sentation (dĂ©fendre  quelqu'un.e au tribunal, faire des actes de procĂ©dure pour des  personnes, etc) Elle connait le vocabulaire de la justice et peut aider Ă  formuler la dĂ©fense et Ă  Ă©viter certains piĂšges. Les avocates ont des spĂ©cialitĂ©s selon les diffĂ©rentes juridictions (certaines avocates peuvent plaider en cours de cassation d’autres non par exemple). Si elle est “experte” dans son domaine, elle est censĂ© suivre la stratĂ©gie qu’on lui demande. Il ne faut pas se laisser dĂ©possĂ©der.  On peut se rĂ©approprier les connaissances juridiques pour ĂȘtre capable de choisir quelle dĂ©fense on veut.

Cadastre

Un cadastre est un registre qui recense les propriĂ©taires de toutes les parcelles de terrains et bĂątiments. Il y a le cadastre “officiel” et d’autres plus militants. Nous t’encourageons Ă  aller sur “liens utiles” sur ce site pour les dĂ©couvrir. 
En faisant une demande Ă  la mairie ou aux impĂŽts, on peut obtenir le nom des proprietaires de la parcelle. 
On peut aussi faire une demande en ligne, il est alors conseillé d'utiliser une boite mail spécifique pour cette demande, pour des raisons de sécurité .

Civile

La justice "civile", c'est celle qui rĂšgle les embrouilles entre les citoyens. A la base, le squat passait toujours au civil, devant un juge qui s'appelle le "JCP" (le Juge des Contentieux de la Protection), qui fait partie de la justice civile. ConcrĂštement, au civil, deux personnes ou plus sont pas d'accord, et le juge tranche pour dire qui a raison. Il pourra dire que certain-es doivent des indemnitĂ©s Ă  d’autres (on parle de "dommages" ou "dommages et intĂ©rĂȘts"). C'est aussi le "civil" qui peut donner des dĂ©lais. (Le civil c'est bien, et on s'en sort souvent mieux qu'avec la justice pĂ©nale ou administrative !)

Commandement de quitter les lieux

Suite Ă  ton procĂšs, le juge a Ă©tabli une date Ă  partir de laquelle tu deviens expulsable (« une date d’expulsabilitĂ© »). A la suite de cette dĂ©cision, tu devrais recevoir un commandement de quitter les lieux, qui donne gĂ©nĂ©ralement un dĂ©lai de 2 mois pendant lesquels tu ne peux pas ĂȘtre expulsĂ©.e. Parfois, ce document arrive dans la semaine qui suit la dĂ©cision du juge, parfois plus tardivement.

Comme l'assignation, l’huissier.e passe au squat pour remettre le document en main propre, si tu es abent.e, tu devras aller chercher ce document directement Ă  son Ă©tude.

-A NE PAS CONFONDRE AVEC LA SOMMATION DE QUITTER LES LIEUX- : le commandement est une information sérieuse, contrairement à la sommation


Conseil Constitutionnel (CC)

Le Conseil Constitutionnel se prononce sur la conformité des lois à la Constitution. Il peut censurer des lois votées au parlement, notamment s'il est saisi via une question prioritaire de constitutionnalité. (QPC) Les médias surnomment ses membres "les sages".

Conseil d'Etat (CE)

Institution publique française chargĂ©e de conseiller les gouvernements dans l'Ă©criture des lois. Elle est aussi la plus haute juridiction administrative. Le Conseil d'Etat peut ĂȘtre saisi pour se pourvoir en cassation face Ă  un jugement Ă©mis par une des 9  cours administratives d'appel.

Convention

La convention est un accord entre la personne propriĂ©taire d'un batiment occupĂ© (personne physique ou morale) et les occupantes du bĂątiment. Cet accord peut se faire Ă©galement avec une association qui accompagne la convention et assure le respect des rĂšgles du conventionnement et ainsi se porte garant pour la sortie des occupantes Ă  la fin du conventionnement. La personne morale ou physique garantie que le lieu occupĂ© ne subit pas de dĂ©gats (ils assurent le lieu). La convention peut intĂ©grer des rĂšgles ou des conditions pour l'occupation et peut ĂȘtre renouvelĂ©e. La valeur juridique de la convention ne dĂ©passe aucun cas les dĂ©cisions judiciaires. 

Cour Administrative d'Appel (CAA)

Juridiction permettant de juger les appels Ă©mis par le tribunal administratif. Il y en a neuf en France. Elles dĂ©pendent du Conseil d'Etat. 

Cour d'Appel (CA)

La cour d’appel est une juridiction qui permet de demander Ă  ce qu’une affaire soit rejugĂ©e. Tu peux faire appel si toi, ou la personne contre qui tu Ă©tais en procĂšs, vous n’ĂȘtes pas d’accord avec la dĂ©cision de la juge de premiĂšre instance. La cour rend un « arrĂȘt », qui peut confirmer ou non la premiĂšre dĂ©cision, ou n’en confirmer qu’une partie, c’est qu’elle appelle “rĂ©former”  . AprĂšs un arrĂȘt de la cour d’appel, il reste une Ă©tape si on est toujours en dĂ©saccord (et qu’on peut payer) la cour de cassation. 
La cour d’appel n’est pas compĂ©tente pour les affaires administratives, pour cela il faut passer par la cour adminsitrative d’appel. Elle statue uniquement sur les affaires pĂ©nales et civiles. 
Il y a actuellement trente-six cours d'appel en France.

Cour de Cassation (Cass.)

La Cours de Cassation est le dernier recours de l'ordre judiciaire. Il n'existe qu'une cours de cassation, situĂ©e Ă  Paris. Elle rend des dĂ©cisions qui s'appliquent ensuite sur tout le territoire, nivelant les diffĂ©rences d'interprĂ©tation des lois des diffĂ©rents tribunaux. Elle peut ĂȘtre saisie aprĂšs un jugement en appel ou en premiĂšre instance. Elle unifie et contrĂŽle l'interprĂ©tation des lois. 
La Cour de cassation est le juge du droit. Elle ne rĂ©examine pas les faits qui sont Ă  l'origine du litige. Sa mission consiste Ă  vĂ©rifier que les tribunaux et cours d'appel de l'ordre judiciaire ont correctement appliquĂ© la loi. En d’autres termes, la Cour de cassation ne se prononce pas sur le conflit qui oppose les parties, mais sur la qualitĂ© de la dĂ©cision de justice qui a Ă©tĂ© rendue. Lorsque la Cour de cassation estime que la rĂšgle de droit n’a pas Ă©tĂ© appliquĂ©e de façon adĂ©quate, elle prononce une "cassation": la dĂ©cision de justice est annulĂ©e et l’affaire est renvoyĂ©e devant une cour d'appel ou un tribunal pour ĂȘtre rejugĂ©e.

DAHO

Droit Ă  l'HĂ©bergement Opposable Identique permet de donner un caractĂšre d'urgence Ă  la demande de hĂ©bergement social.  Les personnes sans papier ne sont pas Ă©ligibles au logement social, qui est conditionnĂ© Ă  la rĂ©gularitĂ© de sĂ©jour. Elles peuvent cependant, quelque soit leur situation, faire une demande pour une place stable en hĂ©bergement social. 

DALO

Droit au logement opposable. Disposition de la loi du mĂȘme nom de 2007 qui permet de donner un caractĂšre d'urgence Ă  la demande de logement social. Une commission Ă©value la situation du ou de la requĂ©rant.e, et reconnait prioritaire les personnes sur des critĂšres variĂ©s : vivant dans un logement indĂ©cent, sur le point d'ĂȘtre expulser ou n'ayant pas eu de rĂ©ponse Ă  leur demande de logement social dans un dĂ©lai "anormalement long". L'Etat a alors l'obligation de mettre tout en place pour que les personnes soient logĂ©es, et paie des astreintes s'il n'y parvient pas.

Dégradations

Le fait de dĂ©tĂ©riorer de façon volontaire ou non un bien. La peine encourue augmente si le bien est protĂ©gĂ© (classĂ© au patrimoine par exemple). 

Délai de grùce

Un dĂ©lai de grĂące est une pĂ©riode dĂ©finie donnĂ©e par une juge afin d'accorder plus de temps Ă  l'occupant du logement en vue de le libĂ©rer intĂ©gralement. Il est dĂ©terminĂ© par l'article 412-3 du Code de procĂ©dure civile. 
Ce dĂ©lai fait suite Ă  la remise du commandement Ă  quitter les lieux. Dans un dĂ©lai de deux mois, on peut saisir le juge par voie de requĂȘte ou d'assignation pour demander un dĂ©lai supplĂ©mentaire, de 1 mois Ă  1 ans. 
A noter :  la saisine du juge ne suspend pas la procĂ©dure d’expulsion.

Domiciliation

La domiciliation permet de dĂ©clarer une rĂ©sidence afin de recevoir du courrier et d'effectuer ses dĂ©marches administratives. Elle concerne les personnes se trouvant dans des conditions d'hĂ©bergements prĂ©caires (soit qui se trouvent Ă  la rue, soit qui ne souhaitent pas avoir une adresse dans un lieu expulsable). Elle peut ĂȘtre faite auprĂšs une association agrĂ©e (ex: CCAS, CADA, HUDA...). 

EnquĂȘte de flagrance

Quand un flagrant dĂ©lit ou une intrusion est constatĂ©e par la police, celle ci, via des OPJ, peut ourvir une enquĂȘte de flagrance. L’objectif est d’accumuler des preuves de flagrants dĂ©lit (manoeurvres, voies de faits, menaces, dĂ©gradation etc) et ainsi pouvoir construire un dossier concret pour qu’un procureur de le RĂ©publique ou un juge puisse ouvrir une enquĂȘte prĂ©liminaire.Elle est d’une durĂ©e maximum de 8 jours car son but est d’éviter la destruction des preuves. Elle peut dĂ©boucher sur des perquisition. 
 
Dans tous les cas le procureur de le rĂ©publique peut ouvrir une enquĂȘte prĂ©liminaire Ă  n’importe quel moment, ici on parle d’une compĂ©tence judiciaire donnĂ©e a des OPJ pour forcer le procureur Ă  ouvrir une enquĂȘte si ils ont des Ă©lĂšments factuels de flagrance.

EnquĂȘte prĂ©liminaire

L’enquĂȘte prĂ©liminaire dure deux ans (elle peut durer trois ans dans des cas trĂšs spĂ©cifique : meurtres, trafics d’humains, de drogue, terrorisme...), elle commence Ă  partir du premiĂšre acte juridique (GAV, enquĂȘte de flagrance, convocation judiciaire, perquisition, dĂ©pĂŽt de plainte). Elle peut se dĂ©rouler sans que vous soyez au courant. C’est une enquĂȘte de la police judiciaire qui vise a Ă©claircir les faits avant une possible instruction judiciaire.

EnquĂȘte sociale

Afin de pouvoir reloger les personnes qui sont expulsables, les autoritĂ©s sont obligĂ©es de faire une enquĂȘte sociale pour Ă©valuer les difficultĂ©s des personnes et leur proposer une solution adaptĂ©e. Toutefois, cette enquĂȘte sert souvent Ă  prendre des renseignements sur les personnes et mĂšne rarement Ă  de réélles solutions de relogement. Elle peut ĂȘtre rĂ©alisĂ©e dans un commissariat ou par tĂ©lĂ©phone. 
 
Il en existe deux types : 
  • celle qui est obligatoire en amont de l'expulsion et pour le relogement : c'est  l'enquĂȘte administrative qu'effectue la mairie et/ou la prĂ©fecture. On te demande des papiers de bases du squat : Documents d’identitĂ©s, preuves de prĂ©caritĂ©s, preuves  d'occupation.
  •  Et l’enquĂȘte dans le cadre d’une procĂ©dure judiciaire (si on te met en garde Ă  vue pour un dĂ©lit par exemple). Tu peux la refuser. Dans ce cas lĂ , tu auras une audience par des Officiers de Police Judiciaire, une assistante sociale. Ces gens vont faire une demande d'accĂšs au dossier CCAS ou mĂ©dical et contacter ton lieu  d'Ă©tude, de travail etc... Ce type d'enquĂȘte donne Ă©normement  d'information Ă  la justice et Ă  la police et peut Ă©normĂ©ment charger le  dossier judiciaire (dĂ©boucher sur des obligations de soins, contrĂŽle  judiciaire...etc).

Entrée par voie de fait

L'entrĂ©e par voie de fait est le fait d'entrer dans un bĂątiment de façon illĂ©gale. Hormis si la porte Ă©tait ouverte, quasiment toute autre façon d'entrer peut tomber sous le coup de cette appellation. Lors d'un jugement pour squat, la preuve de la voie de fait est Ă  apporter par le propriĂ©taire. 

Gendarmerie

Le gendarme est le reprĂ©sentant de l'ordre public, ayant pour rĂŽle l'application des lois. La gendarmerie intervient en dehors des grandes villes, dans les zones rurales. Elle dĂ©pend du ministĂšre de l’intĂ©rieur, mais est composĂ©e de militaires.
La gendarmerie est composĂ© de plusieurs corps de mĂ©tier, dont le GIGN, qui fait des interpelations de types musclĂ©es, ou le PSIG, l’équivalent de la BAC en campagne. Ils peuvent intervenir en ville dans des cas spĂ©cifiques avec le GRIMP lors d’occupation de toits de bĂątiment.
Les gendarmes interviennent lors des ouvertures pour prendre les informations des habitantes sur place et lors des expulsions.

Hébergement d'urgence 115

Le 115 est le numĂ©ro d'appel national pour obtenir un hĂ©bergement d'urgence. Selon la loi chaque personne qui appelle Ă  droit Ă  un hĂ©bergement de façon inconditionnel et continue. Dans les faits, l'absence de moyens amĂšne Ă  un grand nombre de rĂ©ponses nĂ©gative ou de pratique abusive (autorisation de 10 nuits par ans et pas plus). Ajouter Ă  ça, les logements d'urgences sont souvent insalubres et/ou inadaptĂ©s aux  minoritĂ©, les espaces de dortoirs sont surpeuplĂ©s et mixtes  (familles/enfants)

Huissier/Commissaire de Justice

Un huissier est un auxilliaire de justice, c’est Ă  dire qu’il n’est pas magistrat mais il fait des missions pour la justice française. Il est chargĂ© de l'exĂ©cution forcĂ©e des dĂ©cisions de justice (par exemple : saisi de bien). Il est habilitĂ© Ă  constater ce qui se passe pour pouvoir lancer des procĂ©dures ou prĂ©venir de leur avancĂ©e. Il reprĂ©sente la justice et ce qu'il dit fait foi. 


IntĂ©rĂȘt Ă  agir

“L'intĂ©rĂȘt Ă  agir” est ce qui permet Ă  une personne de lancer une action en justice. C'est une condition prĂ©alable de recevabilitĂ© de sa demande. Il se fonde sur 3 critĂšres. Il doit ĂȘtre nĂ© et actuel (c'est Ă  dire en cours, ce n'est pas une projection dans le futur), justifier d'un intĂ©rĂȘt lĂ©gitime, et d'un intĂ©rĂȘt personnel et direct. 
Dans le cas de squat, il faut que ce soit le propriĂ©taire qui fasse la demande d'expulsion au tribunal. Toutefois, pour activer la procĂ©dure administrative d’évacuation forcĂ©e, c'est Ă  dire l'application de l'article 38 de la loi  DALO, la procĂ©dure est renforcĂ©e : le propriĂ©taire peut demander l'expulsion de son bien, au mĂȘme titre que toute personne agissant dans son intĂ©rĂȘt et pour son compte (par exemple, son avocat, son assurance, son gestionnaire de biens, le syndic de co-propriĂ©tĂ©.... )

Intervention volontaire

L'intervention volontaire est le fait pour une personne qui jusqu'alors Ă©tait restĂ©e Ă©trangĂšre Ă  un procĂšs en cours, mais qui estime devoir protĂ©ger ses intĂ©rĂȘts, puisse devenir une partie dans cette procĂ©dure. Elle doit alors justifier d'un intĂ©rĂȘt Ă  agir. Par exemple, elle s’est installĂ©e dans le squat aprĂšs que la procĂ©dure d’expulsion est Ă©tĂ© lancĂ©e et souhaite y apparaĂźtre pour se dĂ©fendre.

Juge de l'exécution (JEX)

Le JEX est un juge spĂ©cialisĂ© du tribunal judiciaire. Il juge gĂ©nĂ©ralement seul mais ca peut arriver qu’il y a plusieurs juges qui se reunissent pour dĂ©cider de ta demande. 


Tu peux saisir le JEX pour plusieurs choses :

  • demander des dĂ©lais supplĂ©mentaires aprĂšs voir reçu un commandement de quitter les lieux

  • demander la rĂ©intĂ©gration des lieux 

  • demander des indemnisations suites Ă  une expulsion illĂ©gale

  • contester ou amĂ©nager une amende

Il est seulement compĂ©tent en matiĂšre civile donc pas en administratif et en pĂ©nal. 

Tu n’es pas obligĂ© d’avoir une avocate pour saisir le JEX.

Si tu n’es pas contente de sa dĂ©cision tu peux faire appel mais l’appel ne sera pas suspensif et tu auras besoin d'une avocate. 

Pour plus de dĂ©tails sur la procĂ©dure de demande de dĂ©lais complĂ©mentaires, hĂ©site pas aller voir le “Tuto toto JEX” dans les tutos.


Juge des Contentieux de la Protection (JCP)

Le JCP est le Juge des Contentieux de la Protection. Il siĂšge au tribunal judiciaire ou au tribunal de proximitĂ©, anciennement tribunal d'instance. Il est en charge, entres autres, des affaires d'expulsion. Il statue dans le pĂ©rimĂštre gĂ©ographique qui lui est attribuĂ©. 

Jurisprudences

DĂ©cision d'un jugement antĂ©rieur, qui peut servir de rĂ©fĂ©rence dans une affaire semblable, elle constitue une source du droit. Par exemple sur la voie de fait, il existe Ă  Toulouse une jurisprudence constante qui considĂšre que le simple fait de squatter ne permet pas de caractĂ©riser l’introduction dans le lieu comme une voie de fait. D’autres jurisprudences venant d'autres villes disent l’inverse. Une jurisprudence ne fait pas office de loi et son utilisation dĂ©pend de chaque jugement. Et elles peuvent donc entrer en contradiction entre elles. Par consĂ©quent, la dĂ©cision rendue Ă  chaque procĂšs peut servir ou desservir les autres affaires. Ca constitue donc un rĂ©el enjeu politique duquel on peut s’emparer et qui peut avoir le pouvoir de rendre les lois moins durement appliquĂ©es.     


Maintien

Action de rester dans les lieux aprĂšs une dĂ©cision de justice demandant le dĂ©part d'une personne. 

Manoeuvre

La manoeuvre recouvre tous stratagĂšmes ou Ă©lĂ©ments de tromperies mis en oeuvre pour favoriser l’introduction illicite (par exemple : se dĂ©guiser en employĂ© du gaz, changer les serrures, dĂ©sactiver une alarme, se faire passer pour une personne habilitĂ©e pour pĂ©nĂ©trer dans le bĂątiment ou tout autre mensonge sur tes intentions). 

Mauvaise foi

 Le terme n'est pas clairement dĂ©fini dans la loi mais le juge peut considĂ©rer que tu es de mauvaise foi si tu squattes ou si tu ne paye plus ton loyer parce que tu sais que tu es dans une situation illĂ©gale . 
Pour certains juges, cette notion s’applique donc Ă  tous les squatteuses : elles connaissent la loi, et la violent en consĂ©quence. Pour d’autres tribunaux, cette notion s’applique si la personne n’est pas en mesure de prouver qu’elle a essayĂ© de se loger d’une autre façon, en faisant une demande de logement social par exemple. 

 Depuis la loi Kasbarian, cette caractĂ©risation permet au juge de se passer du dĂ©lai de deux mois aprĂšs avoir reçu un commandement de quitter les lieux.

Menace

La menace implique des propos inquiĂ©tants ou montrant que l’on veut faire usage de la violence.

Mise en demeure

C'est une lettre/papier affichĂ© par l'huissier avertissant de la procĂ©dure en cours et du dĂ©lai d'expulsion. 
 
Une mise en demeure doit contenir : 
  • la date de rĂ©daction ;
  • les coordonnĂ©es du destinataire ;
  • les coordonnĂ©es de l'expĂ©diteur ;
  • un bref exposĂ© du litige : il est important de dĂ©crire clairement les circonstances qui ont donnĂ© naissance au litige pour Ă©viter toute mauvaise comprĂ©hension de la part du destinataire ;
  • la mention "mise en demeure" : cette mention indique au destinataire qu'il s'agit de la premiĂšre Ă©tape d'une procĂ©dure qui vous permettra ensuite de saisir le juge si vous n'obtenez pas de rĂ©ponse satisfaisante ;
  • la rĂ©clamation, soit ce que doit effectuer le destinataire afin de rĂ©gler le litige ;
  • un dĂ©lai prĂ©cis et raisonnable durant lequel le destinataire devra rĂ©gler le litige, compris le plus souvent entre 8 et 15 jours selon la nature du litige ;
la signature de l'expéditeur.

MNA

Mineur Non AccompagnĂ© : personne de moins de 18 ans (mineur), quelque soit sa nationalitĂ©, qui n'a pas de parents ou de reprĂ©sentants lĂ©gaux sur le territoire français. Ces personnes bĂ©nĂ©ficient de la protection de l'aide sociale Ă  l'enfance : iels doivent ĂȘtre scolarisĂ©.e.s et hĂ©bĂ©rgĂ©.e.s jusqu'Ă  leur majoritĂ©.


Officier de Police Judiciaire (OPJ)

C’est une personne qui agit selon l'article 16 du code de procĂ©dure pĂ©nale. Il peut s’agir d’un policier ou d’un gendarme qui a passĂ© un examen spĂ©cifique, mais aussi d’un Maire et ses adjoints. Les officiers de police judiciaire constatent les crimes et les dĂ©lits et ont le pouvoir de placer en garde Ă  vue. Ils peuvent aussi mener des enquĂȘtes de flagrance, effectuer des perquisitions et des saisies ou constater par eux mĂȘme une occupation lors d'une procedure 38dalo. 

Des policiers qui interviennent sans la prĂ©sence d’un OPJ ne peuvent pas faire les actes que l’on vient de citer. Ils doivent attendre sa prĂ©sence. 


Perquisition

EntrĂ©e de la police chez une personne ou un de ses biens (vĂ©hicule, box, garage...) afin de trouver des preuves dans le cadre d'une affaire en cours. 
En enquĂȘte de flagrance, un officier de police judiciaire peut effectuer une perquisition sans assentiment du propriĂ©taire ou de l'occupant dans le cas oĂč l'infraction reprochĂ©e est punie d'une peine d'emprisonnement. Le mis en cause doit ĂȘtre prĂ©sent ou, si cela n'est pas possible, l'officier.e de police judiciaire doit dĂ©signer deux tĂ©moins civils et majeurs pour que la perquisition soit lĂ©gale (wiki)

Police

Elle reprĂ©sente l'ordre public et a pour rĂŽle l'application des lois. La police intervient dans les grandes villes. 
Dans le cadre des squats, elle est présente lors des ouvertures pour prendre les informations (preuves, dates, noms) des habitant.es sur places et lors des expulsions.
 
Il y a deux grands corps de polices : Municipale ou Nationale. Dans les expulsions, on trouve aussi d’autres brigades, comme par exemple la BAC ou la police au frontiĂšre... Toutes dĂ©pendent du ministĂšre de l'intĂ©rieur. 

Préfet

Il existe plusieurs prĂ©fets, de RĂ©gion ou de DĂ©partement. Ce sont des hauts fonctionnaires, dĂ©signĂ© par dĂ©cret par le PrĂ©sident de la RĂ©publique. Ils reprĂ©sentent l’Etat Ă  l’echelle locale, chargĂ© de faire appliquer les lois. Il est le chef de la police et de la gendarmerie sur son territoire. 
Il a le pouvoir de faire des requisitions, mais prĂ©fĂšre bien souvent celui de faire des expulsions. 
 
C’est lui qui est sollicitĂ© par les propriĂ©taires lorsqu’ils souhaitent activer le 38DALO. Il a alors 48h pour rĂ©pondre. Sa dĂ©cision, favorable ou non doit ĂȘtre motivĂ©e. 
 Il tranche plus largement sur les dĂ©marches administratives (il distribu les titres de sĂ©jours et dĂ©livres des OQTF...). 

PremiĂšre instance

Quand tu vas passer en procÚs, il y a plusieurs étapes.
Lorsqu'il n'y a pas eu encore de dĂ©cision de justice, on parle de premiĂšre instance, c'est le premier procĂšs. C'est lui qui va produire la premiĂšre dĂ©cision de justice. Les audiences peuvent ĂȘtre renvoyĂ©es plusieurs fois (pour ça on trouve des pretextes comme ne pas avoir eu sa rĂ©ponse de demande d’AJ, ou prĂ©senter de nouveaux noms sur la procĂ©dure...), c'est d'ailleurs une stratĂ©gie qui permet parfois de gagner du temps. La premiĂšre instance s'arrĂȘte aprĂšs le dĂ©libĂ©rĂ©, et une fois que une dĂ©cision de justice est rendue. 

Principe du contradictoire

Le principe du contradictoire s'applique à toute procédure judiciaire, qu'elle soit civile, pénale ou administrative.
Dans une procĂ©dure, le principe du contradictoire garantit aux parties qu'elles ne seront pas jugĂ©es sans ĂȘtre entendues.

Procureur

Le procureur est un magistrat qui dispose d'un droit d'action et d'intervention pour la dĂ©fense de l'ordre public. Il reçoit les plaintes et dĂ©cide des suites Ă  leurs donner. Il instruit les affaires civiles, administrative et pĂ©nale. Au tribunal, il prĂ©sente les rĂ©quisitions contre l’accusĂ© et propose une peine Ă  la juge. 

Propriétaire

Le bien lui appartient. Elle peut le prouver avec un acte de propriété.
Ca peut ĂȘtre une personne physique, c’est-Ă -dire une personne particuliĂšre avec une rĂ©sidence principale et une ou des rĂ©sidences secondaires ou occasionnelle. Celles-ci peuvent ĂȘtre vacantes, c’est-Ă -dire vides/inhabitĂ©es.
Ca peut aussi ĂȘtre une personne morale, c’est-Ă -dire un organisme public, une entreprise, un bailleur social (qui gĂšre des hlm). 
C’est contre elle que tu seras au tribunal.

Référé

La procĂ©dure de rĂ©fĂ©rĂ© est une procĂ©dure d'urgence visant Ă  prĂ©venir un dommage ou faire cesser un trouble illicite. On demande Ă  la juge de statuer plus rapidement que dans une procĂ©dure normale, sur le fond. MĂȘme si ça ne constitue pas un jugement dĂ©finitif, la dĂ©cision peut ĂȘtre exĂ©cutĂ©e immĂ©diatement. Il est possible de se dĂ©fendre au nom du principe du contradictoire. 
 
Le rĂ©fĂ©rĂ©, c'est une procĂ©dure ou tu saisis en urgence un juge (ca peut ĂȘtre le JCP, le juge administratif...). Par exemple, le proprio, quand il saisit le JCP pour t'expulser, c'est un rĂ©fĂ©rĂ©. Quand on saisi le juge administratif en urgence contre un 38 DALO, c'est aussi un rĂ©fĂ©rĂ©. Attention, pour saisir un juge en rĂ©fĂ©rĂ© il faut que la situation soit urgente et/ou qu'il y ait un risque manifeste d'illĂ©galitĂ©. 

Référé liberté

Disposition qui permet de saisir la juge des référés du tribunal administratif, pour attaquer une decision administrative qui serait une atteinte à une liberté fondamentale. Au vu de l'urgence, une réponse est apportée dans les 48 heures. Par exemple : le droit à des conditions matérielles d'accueil décentes ou le droit à l'hébergement d'urgence.

Référé suspension

Le RĂ©fĂ©rĂ© suspension est une demande au juge des rĂ©fĂ©rĂ©s du tribunal administratif de suspendre l'exĂ©cution des effets d'un acte administratif (par exemple une decision de justice de ce mĂȘme tribunal), partiellement ou en totalitĂ©.  Ce rĂ©fĂ©rĂ© a lieu avant que ne soit statuĂ© "au fond" sur la lĂ©galitĂ© de cet acte. La personne doit justifier de l'urgence de sa demande. 

SIAO

Service IntĂ©grĂ© d'Accueil et d'Orientation : Organisme d'Ă©tat qui coordonne plusieurs solutions d'hebergement et d'aide au personne Ă  la rue : le samu social, l'hebergement 115, l’accĂšs aux droits

Sommation de quitter les lieux

Contrairement au commandement de quitter les lieux, il s’agit d’une mise en garde que des poursuites seront engagĂ©es contre les habitant.e.s. Elle permet en quelques sortes aux parties plaignantes d’essayer de vous intimider mais n’indique pas qu’une procĂ©dure d’expulsion est en cours. MĂȘme si la sommation est souvent dĂ©livrĂ© par l'huissier-e lors de son premier passage ou peu aprĂšs, elle n'est pas obligatoire pour la procĂ©dure d'expulsion.
Tu peux en voir un exemple ici


TrĂȘve hivernale

La trĂȘve hivernale couvre la pĂ©riode du 1er novembre au 31 mars de l'annĂ©e suivante. Durant cette pĂ©riode, les expulsions locatives ne peuvent pas avoir lieu. Cette trĂȘve ne s'applique pas aux squatteur.euse.s pour lesquel.le.s la voie de fait a Ă©tĂ© retenue. 

Tribunal Administratif (TA)

Concerne les bĂątiments Ă  usage public et/ou les recours contre les expulsions Ă  l'aide de l'article 38 DALO (expulsion avec arrĂȘtĂ© 24h ou 7 jours) et/ou les recours contre l'octroi du concours de la force publique.


Tribunal Judiciaire (TJ)

Pour les procédures civiles et pénales : concerne tous les tribunaux en premiÚre instance (premier jugement). [Il regroupe les anciens Tribunaux d'Instance et de Grande Instance].

Au sein du TJ, il existe plusieurs chambres spécialisées (différents spécialisation de tribunaux) :
  • ProcĂ©dure civile (c'est a dire lorsque le propriĂ©taire du batiment n'en fait pas un usage public) Cela comprend :
    • TRIBUNAL DE PROXIMITE / JUDICIAIRE : en tant que squatteur.euse, tu es gĂ©nĂ©ralement confrontĂ© au Juge du Contentieux et de la Protection (JCP).
    • JEX(Juge de l'exĂ©cution (juge spĂ©cialisĂ© au sein du TJ) juridiction particuliĂšre Ă  saisir aprĂšs une dĂ©cision judiciaire qui a aboutit sur un commandement de quitter les lieux. Il sert Ă  demander des dĂ©lais dans l'execution de la peine. Dans le cadre du squat c'est ce qui peut nous permettre de gagner des dĂ©lais avant l'expulsion, en fonction de la situation personnelle des habitant.es (prĂ©caritĂ©, prĂ©sence d'enfants inscrits Ă  l'Ă©cole, maladie, absence de solution de relogements...). Il ne peut pas revenir sur l'expulsion, mais seulement sur le moment de son execution.

  • ProcĂ©dure pĂ©nale
    • TRIBUNAL CORRECTIONNEL : concerne les dĂ©lits et crimes
    • TRIBUNAL DE POLICE (pour les procĂ©dures pĂ©nales) : concerne les contraventions jusqu'Ă  3000 euros (dĂ©gradation d'un bien par exemple).

Vigiles

Les vigiles sont des employĂ©s d’entreprises privĂ©s. Ils sont chargĂ©s de surveiller des biens (bĂątiments, terrains, chantiers...) et disposent de canaux de communication privilĂ©giĂ©s avec la police. MĂȘme si leurs droits sont limitĂ©s et varient en fonction de leurs habilitations et compĂ©tences, mais ils peuvent parfois utiliser l’intimidation et la violence de façon proportionnĂ©. (Dans la thĂ©orie). 

Voie de fait

En droit civil et en droit administratif, la “voie de fait” dĂ©signe un acte illĂ©gal portant atteinte aux droits de la personne ou aux libertĂ©s fondamentales. Dans notre cas, il s'agit de porter atteinte au droit de propriĂ©tĂ© qui a Ă©tĂ© revalorisĂ© par la loi Kasbarian. 
 
Si tu es occupant.e, tu peux ĂȘtre accusĂ©.e par dĂ©faut des dĂ©gradations qui ont permi de rentrer dans le batiment (c’est l’entrĂ©e par voie de fait) mĂȘme si rien ne prouve que c'est toi qui les a commises : effraction, vitre cassĂ©e, changement de serrure...

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