TA - Lyon - 12 février 2025 - N°25/00962


Date de la décision : 12/02/2025
Juridiction : Tribunal administratif de Lyon
Numéro RG : 25/00962
CatĂ©gorie : ProcĂ©dure d'expulsion par arretĂ© prĂ©fectoral (art-38 loi dalo) > Le propriĂ©taire est une personne physique (particulier) > ArrĂȘtĂ© expulsion 7 jours
Mots clĂ©s : 38 DALO 7 jours administratif aide juridictionnelle AJ arrĂȘtĂ© art 38 article 38 DALO enfant habitation mineur mineurs prĂ©fecture privĂ© rĂ©fĂ©rĂ© suspension Tribunal administratif


ProcĂ©dure : RĂ©fĂ©rĂ© suspension contre un arrĂȘtĂ© prĂ©fectoral 38 DALO 7 jours

Demandeur / Défendeur : Demandeur

Date d’ouverture du lieu : inconnue

Date de l'arrĂȘtĂ© prĂ©fectoral : 18 janvier 2025

Audience au Tribunal Administratif : 12 fĂ©vrier 2025 

Propriétaire : Privé

Contexte de l’ouverture : 36 personnes dont 27 mineur.es

RĂ©sumĂ© de la dĂ©cision : Suspension de l'arrĂȘtĂ© d'expulsion 7 jours.

La décision rapelle que la menace d'une expulsion sans relogement justifie à elle seule de suspendre la décision :
"La dĂ©cision en litige, qui met en demeure " les personnes occupant sans droit ni titre " les maisons occupĂ©es par les requĂ©rants et leurs enfants de quitter les lieux sous peine d'ĂȘtre expulsĂ©es, au terme d'un dĂ©lai de sept jours Ă  compter de sa notification, par dĂ©cision du prĂ©fet qui peut intervenir Ă  tout moment et avec le concours de la force publique, est susceptible, du fait de son objet et de ses effets, de produire une situation irrĂ©versible. Ainsi, alors mĂȘme que les requĂ©rants se sont introduits et maintenus sans droit ni titre dans les lieux et peuvent ĂȘtre regardĂ©s comme ayant, par leur comportement, contribuĂ© pour partie Ă  la situation dont ils se plaignent, il y a lieu, eu Ă©gard Ă  la prĂ©sence de personnes vulnĂ©rables dont deux enfants ĂągĂ©s de quelques mois et au fait que la prĂ©fĂšte du RhĂŽne indique elle-mĂȘme qu'il n'y a pas de solution pour leur relogement actuellement, de considĂ©rer que la condition tenant Ă  l'urgence".

La dĂ©cision souligne aussi que la prĂ©fecture doit effectivement justifier d'avoir procĂ©dĂ© Ă  une prise en considĂ©ration de la situation des occupant.es. Cet argument seul permet Ă  la juge de suspendre la dĂ©cision : "Or, il ne ressort pas des piĂšces du dossier, notamment des termes de l'arrĂȘtĂ© en litige qui ne comporte aucun Ă©lĂ©ment prĂ©cis relatif Ă  la situation personnelle et familiale des requĂ©rants et se borne Ă  relever la prĂ©sence d'une " famille avec mineurs de 15 ans " et " qu'il n'a Ă©tĂ© constatĂ© aucun empĂȘchement Ă  l'Ă©vacuation du fait de la situation personnelle et familiale des occupants illicites " que la prĂ©fĂšte du RhĂŽne a pris en considĂ©ration, avant d'Ă©dicter la mise en demeure litigieuse, la situation personnelle et familiale des requĂ©rants. En l'Ă©tat de l'instruction, le moyen tirĂ© du dĂ©faut d'examen de la situation des requĂ©rants apparaĂźt propre Ă  crĂ©er un doute sĂ©rieux quant Ă  la lĂ©galitĂ© de l'arrĂȘtĂ© en litige."
Aide juridictionnelle :
Aide financiĂšre attribuĂ©e Ă  toute personne dont les revenus sont insuffisants. Elle permet de de prendre en charge financiĂšrement complĂ©tement ou en partie les frais de justice (procĂ©dure et honoraire d'avocat). La demande est faite au bureau des aides juridictionnelles (BAJ), qui en dĂ©termine le montant, selon un barĂȘme renouvelĂ© chaque annĂ©e. Selon la jurisprudence, elle est accessible Ă  toutes, quelque soit sa nationalitĂ© ou son Ăąge. 
 

DALO :
Droit au logement opposable. Disposition de la loi du mĂȘme nom de 2007 qui permet de donner un caractĂšre d'urgence Ă  la demande de logement social. Une commission Ă©value la situation du ou de la requĂ©rant.e, et reconnait prioritaire les personnes sur des critĂšres variĂ©s : vivant dans un logement indĂ©cent, sur le point d'ĂȘtre expulser ou n'ayant pas eu de rĂ©ponse Ă  leur demande de logement social dans un dĂ©lai "anormalement long". L'Etat a alors l'obligation de mettre tout en place pour que les personnes soient logĂ©es, et paie des astreintes s'il n'y parvient pas.

Référé suspension :
Le RĂ©fĂ©rĂ© suspension est une demande au juge des rĂ©fĂ©rĂ©s du tribunal administratif de suspendre l'exĂ©cution des effets d'un acte administratif (par exemple une decision de justice de ce mĂȘme tribunal), partiellement ou en totalitĂ©.  Ce rĂ©fĂ©rĂ© a lieu avant que ne soit statuĂ© "au fond" sur la lĂ©galitĂ© de cet acte. La personne doit justifier de l'urgence de sa demande. 

Tribunal Administratif (TA) :
Concerne les bĂątiments Ă  usage public et/ou les recours contre les expulsions Ă  l'aide de l'article 38 DALO (expulsion avec arrĂȘtĂ© 24h ou 7 jours) et/ou les recours contre l'octroi du concours de la force publique.


Voie de fait :
En droit civil et en droit administratif, la “voie de fait” dĂ©signe un acte illĂ©gal portant atteinte aux droits de la personne ou aux libertĂ©s fondamentales. Dans notre cas, il s'agit de porter atteinte au droit de propriĂ©tĂ© qui a Ă©tĂ© revalorisĂ© par la loi Kasbarian. 
 
Si tu es occupant.e, tu peux ĂȘtre accusĂ©.e par dĂ©faut des dĂ©gradations qui ont permi de rentrer dans le batiment (c’est l’entrĂ©e par voie de fait) mĂȘme si rien ne prouve que c'est toi qui les a commises : effraction, vitre cassĂ©e, changement de serrure...

Loading…
Loading the web debug toolbar…
Attempt #