CA - Aix en Provence - 29 juin 2023 - RG 22/06733


Date de la décision : 29/06/2023
Juridiction : Cour d'Appel d'Aix-en-Provence
Numéro RG : 22/06733
Catégorie : Procédures d'expulsion > Terrain / Campement > Le propriétaire est une personne morale (public, entreprise, hlm) > Juridictions > Juge des Contentieux de la Protection - JCP / Cour d'Appel - CA > Délais supplémentaires - "Renouvelables"
Procédures d'expulsion > Squat d'habitation > Le propriétaire est une personne morale (public, entreprise, hlm) > Juridictions > Juge des Contentieux de la Protection - JCP / Cour d'Appel - CA > Délais supplémentaires - "Renouvelables"
Procédures d'expulsion > Terrain / Campement > Le propriétaire est une personne morale (public, entreprise, hlm) > Juridictions > Juge des Contentieux de la Protection - JCP / Cour d'Appel - CA > Voie de fait
Procédures d'expulsion > Squat d'habitation > Le propriétaire est une personne morale (public, entreprise, hlm) > Juridictions > Juge des Contentieux de la Protection - JCP / Cour d'Appel - CA > Voie de fait
Mots clĂ©s : Cour d'appel dĂ©lai dĂ©lais de grĂące enfant enfants habitation morale public publique terrain trĂȘve hivernale voie de fait


ProcĂ©dure : Appel d’une ordonnance du JCP de Marseille (expulsion immĂ©diate)

Demandeur / Défendeur : Demandeur
Date d’ouverture du lieu : Occupation de terrain et batiments en mars 2021
Date d'assignation : 30 mars 2021
Date d'ordonnance de premiĂšre instance - JCP : 27 janvier 2022
Date de formulation de l'appel : 9 mai 2022
Date d'audience de l'appel : 23 mai 2023
Propriétaire : EPIC Etablissement Public Foncier Provence Alpes Cotes D'Azur
Contexte de l’ouverture : Plusieurs familles avec enfants

RĂ©sumĂ© de la dĂ©cision : Le juge de la cour d'appel accorde le dĂ©lai lĂ©gal de deux mois, ainsi que la trĂȘve hivernale et 3 mois de dĂ©lais complĂ©mentaires.

Sur la voie de fait, une chaine avec cadenas a été cassée pour accéder au lieu. Mais aucune preuve évidente n'est rapportée pour imputer cette voie de fait aux occupant-es.

"En l'espÚre, cette preuve n'est pas rapportée avec l'évidence requise en référé, et le fait que la chaßne ait été cassée ne permet pas de caractériser l'intervention de l'un ou l'autre des occupants actuels comme étant à l'origine de l'effraction."

Sur les délais complémentaires, le juge effectue un contrÎle de proportionnalité, mettant ainsi en balance les intérets du propriétaire et celles des occupant-es.

"Il se déduit de l'ensemble de ces éléments qu'une expulsion immédiate aurait des conséquences humaines disproportionnées par rapport au de propriété protégé et qu'il convient dans le respect des dispositions, notamment de l'article de la CIDE, d'accorder un délai aux appelants."

Assignation :

Un procĂšs est engagĂ© contre toi, tu es « assignĂ© Ă  comparaĂźtre » et ça veut dire que le tribunal te demande de te rendre Ă  une audience. Il s’agit donc d’une action, mais aussi d’un document que tu reçois en main propre de l’huissier.e. Si jamais tu es absent.e, tu reçois un courrier de l’huissier.e qui t’informe que le document est disponible Ă  son cabinet. C’est assez important d’obtenir ce document, sans lequel tu peux ne pas savoir quel est le jour de ton procĂšs, et donc le louper.
Tu peux en voir un exemple ici


Cour d'Appel (CA) :
La cour d’appel est une juridiction qui permet de demander Ă  ce qu’une affaire soit rejugĂ©e. Tu peux faire appel si toi, ou la personne contre qui tu Ă©tais en procĂšs, vous n’ĂȘtes pas d’accord avec la dĂ©cision de la juge de premiĂšre instance. La cour rend un « arrĂȘt », qui peut confirmer ou non la premiĂšre dĂ©cision, ou n’en confirmer qu’une partie, c’est qu’elle appelle “rĂ©former”  . AprĂšs un arrĂȘt de la cour d’appel, il reste une Ă©tape si on est toujours en dĂ©saccord (et qu’on peut payer) la cour de cassation. 
La cour d’appel n’est pas compĂ©tente pour les affaires administratives, pour cela il faut passer par la cour adminsitrative d’appel. Elle statue uniquement sur les affaires pĂ©nales et civiles. 
Il y a actuellement trente-six cours d'appel en France.

Délai de grùce :
Un dĂ©lai de grĂące est une pĂ©riode dĂ©finie donnĂ©e par une juge afin d'accorder plus de temps Ă  l'occupant du logement en vue de le libĂ©rer intĂ©gralement. Il est dĂ©terminĂ© par l'article 412-3 du Code de procĂ©dure civile. 
Ce dĂ©lai fait suite Ă  la remise du commandement Ă  quitter les lieux. Dans un dĂ©lai de deux mois, on peut saisir le juge par voie de requĂȘte ou d'assignation pour demander un dĂ©lai supplĂ©mentaire, de 1 mois Ă  1 ans. 
A noter :  la saisine du juge ne suspend pas la procĂ©dure d’expulsion.

Entrée par voie de fait :
L'entrĂ©e par voie de fait est le fait d'entrer dans un bĂątiment de façon illĂ©gale. Hormis si la porte Ă©tait ouverte, quasiment toute autre façon d'entrer peut tomber sous le coup de cette appellation. Lors d'un jugement pour squat, la preuve de la voie de fait est Ă  apporter par le propriĂ©taire. 

TrĂȘve hivernale :
La trĂȘve hivernale couvre la pĂ©riode du 1er novembre au 31 mars de l'annĂ©e suivante. Durant cette pĂ©riode, les expulsions locatives ne peuvent pas avoir lieu. Cette trĂȘve ne s'applique pas aux squatteur.euse.s pour lesquel.le.s la voie de fait a Ă©tĂ© retenue. 

Voie de fait :
En droit civil et en droit administratif, la “voie de fait” dĂ©signe un acte illĂ©gal portant atteinte aux droits de la personne ou aux libertĂ©s fondamentales. Dans notre cas, il s'agit de porter atteinte au droit de propriĂ©tĂ© qui a Ă©tĂ© revalorisĂ© par la loi Kasbarian. 
 
Si tu es occupant.e, tu peux ĂȘtre accusĂ©.e par dĂ©faut des dĂ©gradations qui ont permi de rentrer dans le batiment (c’est l’entrĂ©e par voie de fait) mĂȘme si rien ne prouve que c'est toi qui les a commises : effraction, vitre cassĂ©e, changement de serrure...

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