CA PP - Toulouse - 20 Juillet 2023


Date de la décision : 20/07/2023
Juridiction : Cour d'Appel de Toulouse
Numéro RG : 23/00079
Catégorie : Procédures d'expulsion > Squat d'habitation > Le propriétaire est une personne morale (public, entreprise, hlm) > Procédures particuliÚres > Suspension de l'Exécution Provisoire - Saisi du Premier Président de la Cour d'Appel
Mots clés : Cour d'appel enfant enfants entreprise exécution provisoire expulsion habitation intervention volontaire mineur mineurs morale référé suspension


ProcĂ©dure : Demande d'arrĂȘt de l'exĂ©cution provisoire devant le Premier PrĂ©sident de la Cour d'Appel ordonnant l'expulsion aprĂšs un appel contre une ordonnance du JCP (1ere instance)

RG : 23/00079

Demandeur / défendeur : Demandeur

Date d'ouverture : décembre 2022

Date de l'ordonnance du JCP : 23 avril 2023

Date de l'audience : 23 avril 2023

Appel de l'ordonnance d'expulsion : 26 juin 2023

Demande de suspension de l'exécution provisoire : 4 juillet 2023

Date de l'audience auprÚs du premier président : 17 juillet 2023

Propriétaire : Société SCIMAR, spécialisée dans la location de terrains et autres bien immobiliers

Composition des habitant-es : Plusieurs familles, présence d'enfants mineurs scolarisés
 
Résumé de la décision : Le Premier Président de la Cour d'Appel suspend l'exécution provisoire attachée à l'ordonnance de référé du JCP, et donc suspend l'expulsion jusqu'à la décision de la Cour d'Appel.
Les demandeurs arrivent à démontrer les deux critÚres nécessaires à la suspension de l'expulsion :
1) Concernant la caractÚre sérieux de réformation de l'ordonnance de premiÚre instance en cour d'appel.
« Ainsi, les appelants peuvent valablement soutenir qu'en l'absence de toute urgence au regard de l'Ă©tat actuel d'avancement de la vente du site occupĂ© et compte tenu de leur situation prĂ©caire, laquelle n'est pas contestĂ©e ni contestable en raison de la prĂ©sence de plusieurs enfants mineurs scolarisĂ©s, leurs besoins humains doivent ĂȘtre privilĂ©giĂ©s par rapport aux nĂ©cessitĂ©s financiĂšres et matĂ©rielles le temps de leur permettre d'obtenir un nouveau logement. 
Les appelants justifient donc de moyens de réformation suffisamment sérieux pour faire l'objet d'une analyse approfondie des éléments de fait et de droit afin de déterminer si leur situation justifie l'octroi des délais supplémentaires prévus aux articles L412-2 à L412-4 du code des procédures civiles d'exécution.»
 
2) Concernant les conséquences manifestement excessives suite à une expulsion :
"S'agissant des conséquences manifestement excessives, ils se prévalent notamment de la présence de plusieurs enfants mineurs scolarisés. Ces derniers justifient également d'une forte précarité économique et d'aides réguliÚres obtenues auprÚs du secours populaire. Il s'en suit que leur expulsion, en l'absence de toute solution de relogement et au regard de leur vulnérabilité, présenterait des conséquences manifestement excessives au sens de l'article 514-3 précité."
Cour d'Appel (CA) :
La cour d’appel est une juridiction qui permet de demander Ă  ce qu’une affaire soit rejugĂ©e. Tu peux faire appel si toi, ou la personne contre qui tu Ă©tais en procĂšs, vous n’ĂȘtes pas d’accord avec la dĂ©cision de la juge de premiĂšre instance. La cour rend un « arrĂȘt », qui peut confirmer ou non la premiĂšre dĂ©cision, ou n’en confirmer qu’une partie, c’est qu’elle appelle “rĂ©former”  . AprĂšs un arrĂȘt de la cour d’appel, il reste une Ă©tape si on est toujours en dĂ©saccord (et qu’on peut payer) la cour de cassation. 
La cour d’appel n’est pas compĂ©tente pour les affaires administratives, pour cela il faut passer par la cour adminsitrative d’appel. Elle statue uniquement sur les affaires pĂ©nales et civiles. 
Il y a actuellement trente-six cours d'appel en France.

PremiĂšre instance :
Quand tu vas passer en procÚs, il y a plusieurs étapes.
Lorsqu'il n'y a pas eu encore de dĂ©cision de justice, on parle de premiĂšre instance, c'est le premier procĂšs. C'est lui qui va produire la premiĂšre dĂ©cision de justice. Les audiences peuvent ĂȘtre renvoyĂ©es plusieurs fois (pour ça on trouve des pretextes comme ne pas avoir eu sa rĂ©ponse de demande d’AJ, ou prĂ©senter de nouveaux noms sur la procĂ©dure...), c'est d'ailleurs une stratĂ©gie qui permet parfois de gagner du temps. La premiĂšre instance s'arrĂȘte aprĂšs le dĂ©libĂ©rĂ©, et une fois que une dĂ©cision de justice est rendue. 

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