TA - Montreuil - 2 octobre 2023


Date de la décision : 02/10/2023
Juridiction : Tribunal Administratif de Montreuil
Numéro RG : 2310622
CatĂ©gorie : ProcĂ©dure d'expulsion par arretĂ© prĂ©fectoral (art-38 loi dalo) > Le propriĂ©taire est une personne morale (public, entreprise, hlm) > ArrĂȘtĂ© expulsion 7 jours
Mots clĂ©s : 38 DALO 7 jours arrĂȘtĂ© art 38 article 38 entreprise expulsion habitation introduction maintien morale prĂ©fecture privĂ© suspension Tribunal administratif


ProcĂ©dure : demande de suspension de l’exĂ©cution de l’arrĂȘtĂ© prĂ©fectoral mettant en demeure les occupants de quitter les locaux dans un dĂ©lai de 7 jours (article 38 loi DALO du 5 mars 2007).
N° : 2310622
Demandeur / Défendeur : Demandeur
Date d'ouverture : décembre 2022
Date de l'arrĂȘtĂ© prĂ©fectoral d'expulsion : 1er septembre 2023
Date de saisine du TA : 8 septembre 2023
Date de l’audience du TA : 26 septembre 2023
Date du rendu de la décision du JCP (TJ) : 10 octobre 2023, soit aprÚs l'arreté d'expulsion
Propriétaire : Société X
 
RĂ©sumĂ© de la dĂ©cision : le propriĂ©taire (sociĂ©tĂ© X) lance la procĂ©dure d'expulsion classique (devant le JCP) et demande Ă©galement Ă  la prĂ©fecture d'Ă©mettre un arretĂ© d'expulsion sous 7 jours. Les habitant-es saisissent le juge des rĂ©fĂ©rĂ©s au tribunal administratif le dernier jour (le 7eme) afin de gagner le plus de temps possible, vu que le recours contre cette arretĂ© art 38 - 7 jours est suspensif (c'est Ă  dire qu'il suspend les effets de l'arretĂ© d'expulsion jusqu'a le juge rende sa dĂ©cision). Le juge suspend l'arrĂȘtĂ© !

1) Les habitant-es justifient de l'urgence à saisir de le tribunal afin de suspendre l'arreté d'expulsion.
"7. En l’espĂšce, eu Ă©gard Ă  son objet et Ă  ses effets, la dĂ©cision contestĂ©e mettant en demeure les occupants de quitter les lieux sous peine d’ĂȘtre expulsĂ©s avec le concours de la force publique au terme d’un dĂ©lai de sept jours Ă  compter de la notification de la dĂ©cision, par une dĂ©cision du prĂ©fet qui peut intervenir Ă  tout moment, est susceptible de produire une situation irrĂ©versible pour les personnes qui en sont l’objet et crĂ©e ainsi une situation d’urgence, au sens des dispositions de l’article L. 521-1 du code de justice administrative."

2) La préfecture ne justifie pas de voie de fait ou autre moyens lors de l'introduction et du maintien dans les lieux.
"8. En second lieu, en l’état de l’instruction, le moyen tirĂ© de ce que l’introduction et le maintien dans les lieux des occupants Ă  l’aide de manƓuvres, menaces, voies de fait ou contrainte, ne sont Ă©tablis ni par le procĂšs-verbal du 21 dĂ©cembre 2022 de l’officier de police judiciaire qui ne saurait ĂȘtre regardĂ© comme entachĂ© d’une simple erreur matĂ©rielle en ce qui concerne le constat de traces de pesĂ©es relevĂ©es sur la porte d’entrĂ©e, ni par le procĂšs-verbal de la commissaire de justice prĂ©sente sur les lieux le mĂȘme jour qui ne constate pas davantage une introduction par voie de fait, ni enfin, par les autres Ă©lĂ©ments de preuve invoquĂ©s en dĂ©fense par le prĂ©fet de la Seine- Saint-Denis, tels que la concomitance de la prĂ©sence des occupants dans les lieux depuis la mi- dĂ©cembre et le dĂ©clenchement Ă  plusieurs reprises Ă  compter de cette date du systĂšme d’alarme installĂ© par le propriĂ©taire dans l’immeuble, est de nature Ă  faire naĂźtre un doute sĂ©rieux quant Ă  la lĂ©galitĂ© de la dĂ©cision attaquĂ©e."
38 DALO (article) :
L’article 38 DALO permet de solliciter le PrĂ©fet afin de procĂ©der Ă  une expulsion administrative (sans juge) des lieux squattĂ©s constituant un domicile ou un local Ă  usage d’habitation.
Si elle fait l’économie de la procĂ©dure juridique classique, cette procĂ©dure
n’autorise pas pour autant la police Ă  venir dĂ©loger les occupantes sans prĂ©venir.
 
Il y a deux applications de l’article 38 DALO : 
  • Le DALO 24h
qui s’applique en cas de squat de domicile. Le propriĂ©taire est capable de prouver qu’il s’agit de sa rĂ©sidence (principale, secondaire ou occasionnelle) ou que le logement est meublĂ©. Il y a alors 24h minimum avant l’expulsion et le recours est non suspensif (ça veut dire que ça n’interrompt pas la procĂ©dure en cours, tu peux toujours te faire expulseer pendant que tu essaies de faire annuler la dĂ©cision). 
 
  • Le DALO 7 jours
Qui s’applique en cas de squat d’un local Ă  usage d’habitation (lorsque le propriĂ©taire ne peut pas prouver qu’il s’agit d’un domicile). Il y a 7 jours minimum avant expulsion et le recours est suspensif
 
Normalement, le prĂ©fet doit prendre en considĂ©ration la situation des personnes. Une mise en demeure de quitter les lieux est dĂ©livrĂ©e. 
Dans cette situation, on peut tenter un référé suspension auprÚs du Tribunal Administratif (cf le tuto "Survivre à un DALO 7 jours. Un guide en 6 étapes")

Entrée par voie de fait :
L'entrĂ©e par voie de fait est le fait d'entrer dans un bĂątiment de façon illĂ©gale. Hormis si la porte Ă©tait ouverte, quasiment toute autre façon d'entrer peut tomber sous le coup de cette appellation. Lors d'un jugement pour squat, la preuve de la voie de fait est Ă  apporter par le propriĂ©taire. 

Maintien :
Action de rester dans les lieux aprĂšs une dĂ©cision de justice demandant le dĂ©part d'une personne. 

Tribunal Administratif (TA) :
Concerne les bĂątiments Ă  usage public et/ou les recours contre les expulsions Ă  l'aide de l'article 38 DALO (expulsion avec arrĂȘtĂ© 24h ou 7 jours) et/ou les recours contre l'octroi du concours de la force publique.


Voie de fait :
En droit civil et en droit administratif, la “voie de fait” dĂ©signe un acte illĂ©gal portant atteinte aux droits de la personne ou aux libertĂ©s fondamentales. Dans notre cas, il s'agit de porter atteinte au droit de propriĂ©tĂ© qui a Ă©tĂ© revalorisĂ© par la loi Kasbarian. 
 
Si tu es occupant.e, tu peux ĂȘtre accusĂ©.e par dĂ©faut des dĂ©gradations qui ont permi de rentrer dans le batiment (c’est l’entrĂ©e par voie de fait) mĂȘme si rien ne prouve que c'est toi qui les a commises : effraction, vitre cassĂ©e, changement de serrure...

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