TA - Dijon - 23 janvier 2024


Date de la décision : 23/01/2024
Juridiction : Tribunal administratif de Dijon
Numéro RG : 2303725
CatĂ©gorie : ProcĂ©dure d'expulsion par arretĂ© prĂ©fectoral (art-38 loi dalo) > Le propriĂ©taire est une personne morale (public, entreprise, hlm) > ArrĂȘtĂ© expulsion 7 jours
Mots clĂ©s : 38 DALO arrĂȘtĂ© art 38 article 38 expulsion illĂ©gale morale prĂ©fecture public publique rĂ©fĂ©rĂ© suspension Tribunal administratif


TA, Dijon, ordonnance du 23 janvier 2024, n°s 2303725 et suivants
 
ProcĂ©dure : demande de suspension de l’exĂ©cution de l’arrĂȘtĂ© prĂ©fectoral mettant en demeure les occupants de quitter les locaux dans un dĂ©lai de 15 jours (article 38 loi DALO du 5 mars 2007) sur le fondement de l'article L. 521-1 du code de justice administrative

N° : 2303725 , 2303727 , 2303729 , 2303731 , 2303733 , 2303735

Demandeur / Défendeur : Demandeur
 
Date de l'arrĂȘtĂ© prĂ©fectoral : 15 dĂ©cembre 2023

Date de saisine du TA : 27 et 28 décembre 2023
 
Date de l’audience : 11 janvier 2024
 
Date de clîture de l’instruction : 16 janvier 2024

Propriétaire : l'établissement public foncier local des collectivités de la CÎte-d'Or
 
RĂ©sumĂ© de la dĂ©cision : l’arrĂȘtĂ© prĂ©fectoral est illĂ©gal parce que : les locaux objets de l’occupation n’ont pas le caractĂšre de domicile ou de locaux Ă  usage d'habitation ; que l’arrĂȘtĂ© aurait des consĂ©quences graves sur les occupants qui n’ont pas de solution de relogement ; que le prĂ©fet ne justifie pas de la nĂ©cessitĂ© de disposer des locaux rapidement. Donc le TA suspend l’exĂ©cution de l’arrĂȘtĂ© prĂ©fectoral. 

Extraits de la dĂ©cision : 
«  En l'Ă©tat de l'instruction, il n'apparaĂźt pas que l'immeuble qui est actuellement occupĂ© par les requĂ©rants, qui accueillait auparavant l'un des services du centre hospitalier spĂ©cialisĂ© de [localitĂ©] et Ă©tait donc utilisĂ© Ă  des fins mĂ©dicales -c'est-Ă -dire Ă  des fins professionnelles-, et qui est en outre dĂ©saffectĂ© depuis 2019 et a vocation Ă  ĂȘtre dĂ©moli, prĂ©sente le caractĂšre d'un domicile ou d'un local Ă  usage d'habitation au sens de l'article 38 de la loi du 5 mars 2007. »

« Les requĂ©rants sont donc fondĂ©s Ă  soutenir qu'en les mettant en demeure de quitter les locaux qu'ils occupent sur le fondement de l'article 38 de la loi du 5 mars 2007, alors que cette procĂ©dure ne peut ĂȘtre utilisĂ©e que pour des locaux ayant le caractĂšre de domicile ou de locaux Ă  usage d'habitation, le prĂ©fet de la CĂŽte-d'Or a commis une erreur de droit. Le moyen qui vient d'ĂȘtre analysĂ© est donc de nature, en l'Ă©tat de l'instruction, Ă  crĂ©er un doute sĂ©rieux sur la lĂ©galitĂ© de l'arrĂȘtĂ© attaquĂ©. »

« Eu Ă©gard Ă  la nature et aux effets de l'arrĂȘtĂ© attaquĂ©, des conditions mĂ©tĂ©orologiques du moment et de l'absence de preuve, en l'Ă©tat de l'instruction, des possibilitĂ©s de relogement immĂ©diat ou, Ă  tout le moins, trĂšs rapide des diffĂ©rents requĂ©rants -quel que soit leur statut- et compte tenu Ă©galement de ce que le prĂ©fet de la CĂŽte-d'Or n'a pas justifiĂ© de la nĂ©cessitĂ© de disposer, Ă  court ou moyen terme, des locaux objet de l'arrĂȘtĂ© en vue de la rĂ©alisation de l'opĂ©ration immobiliĂšre envisagĂ©e sur le site, la condition d'urgence exigĂ©e par l'article L. 521-1 du code de justice administrative est en l'espĂšce remplie. »
Préfet :
Il existe plusieurs prĂ©fets, de RĂ©gion ou de DĂ©partement. Ce sont des hauts fonctionnaires, dĂ©signĂ© par dĂ©cret par le PrĂ©sident de la RĂ©publique. Ils reprĂ©sentent l’Etat Ă  l’echelle locale, chargĂ© de faire appliquer les lois. Il est le chef de la police et de la gendarmerie sur son territoire. 
Il a le pouvoir de faire des requisitions, mais prĂ©fĂšre bien souvent celui de faire des expulsions. 
 
C’est lui qui est sollicitĂ© par les propriĂ©taires lorsqu’ils souhaitent activer le 38DALO. Il a alors 48h pour rĂ©pondre. Sa dĂ©cision, favorable ou non doit ĂȘtre motivĂ©e. 
 Il tranche plus largement sur les dĂ©marches administratives (il distribu les titres de sĂ©jours et dĂ©livres des OQTF...). 

Référé suspension :
Le RĂ©fĂ©rĂ© suspension est une demande au juge des rĂ©fĂ©rĂ©s du tribunal administratif de suspendre l'exĂ©cution des effets d'un acte administratif (par exemple une decision de justice de ce mĂȘme tribunal), partiellement ou en totalitĂ©.  Ce rĂ©fĂ©rĂ© a lieu avant que ne soit statuĂ© "au fond" sur la lĂ©galitĂ© de cet acte. La personne doit justifier de l'urgence de sa demande. 

Tribunal Administratif (TA) :
Concerne les bĂątiments Ă  usage public et/ou les recours contre les expulsions Ă  l'aide de l'article 38 DALO (expulsion avec arrĂȘtĂ© 24h ou 7 jours) et/ou les recours contre l'octroi du concours de la force publique.


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