CA - Toulouse - 11 avril 2019 - "Cazeneuve"


Date de la décision : 06/10/2024
Juridiction : Cour d'Appel de Toulouse
Numéro RG : 18/04333
Catégorie : Procédures d'expulsion > Squat d'habitation > Le propriétaire est une personne morale (public, entreprise, hlm) > Juridictions > Juge des Contentieux de la Protection - JCP / Cour d'Appel - CA > Délais supplémentaires - "Renouvelables"
ProcĂ©dures d'expulsion > Squat d'habitation > Le propriĂ©taire est une personne morale (public, entreprise, hlm) > Juridictions > Juge des Contentieux de la Protection - JCP / Cour d'Appel - CA > TrĂȘve hivernale
Procédures d'expulsion > Squat d'habitation > Le propriétaire est une personne morale (public, entreprise, hlm) > Juridictions > Juge des Contentieux de la Protection - JCP / Cour d'Appel - CA > Voie de fait
Mots clĂ©s : Cour d'appel dĂ©lai dĂ©lais de grĂące enfant enfants habitation HLM morale trĂȘve hivernale voie de fait


ProcĂ©dure : Appel d’une ordonnance du TI de Toulouse

Demandeur / Défendeur : Défendeur
Date d’ouverture : Avril 2018
Appel de la décision : Non
Propriétaire : Bailleur HLM
Personnes occupantes : 2 familles dont 3 mineurs, 1 personne malade, 1 couple sans enfant

 RĂ©sumĂ© de la dĂ©cision : Confirme l’ordonnance en accordant les dĂ©lais du 412-1, 412-6 et 3 mois de
dĂ©lais complĂ©mentaires du 412-3 et 412-4 Ă  l'issu de la trĂȘve hivernale.

 DĂ©cision importante notamment sur l'argumentation sur la dĂ©finition de la voie de fait.

 "Il appartient donc au propriĂ©taire des lieux de justifier de la voie de fait imputable aux occupants.
 La SA ICF Atlantique produit Ă  cet effet le constat d’huissier du 4 mai 2018 qui ne vise aucune voie
 de fait ni ne comporte aucune description des accĂšs dans les lieux, et la photographie de 2 portes
 extĂ©rieures dĂ©montre qu’elles apparaissent en bon Ă©tat, ce qui ne permet pas de justifier que les
 lieux ont Ă©tĂ© forcĂ©s ou dĂ©gradĂ©s. Elle produit le dĂ©pĂŽt de plainte de M. Gastilleur, son responsable
 technique, dĂ©clarant que l’occupation illicite des lieux a Ă©tĂ© constatĂ©e le 2 mai 2018, que la porte
 anti squat a disparu et remplacĂ©e par une porte paliĂšre d’origine qui avait Ă©tĂ© laissĂ©e Ă  l’intĂ©rieur,
 que les squatteurs occupaient prĂ©cĂ©demment un autre logement voisin dont l’expulsion Ă©tait
 prĂ©vue le 3 mai soit le lendemain du constat d’occupation des lieux litigieux.

 Toutefois, cette seule plainte Ă©manant de l’appelante elle mĂȘme ne suffit pas Ă  justifier d’une voie
 de fait qui consisterait dans l’enlĂšvement d’une porte anti squat et son remplacement et ce alors
 mĂȘme que sur la photographie annexĂ©e au constat d’huissier du lendemain du constat de
 l’occupation illicite, la porte de la maison apparaĂźt identique Ă  celle du logement voisin dont il n’est
 pas indiquĂ© qu’il est lui aussi occupĂ© illicitement."
Cour d'Appel (CA) :
La cour d’appel est une juridiction qui permet de demander Ă  ce qu’une affaire soit rejugĂ©e. Tu peux faire appel si toi, ou la personne contre qui tu Ă©tais en procĂšs, vous n’ĂȘtes pas d’accord avec la dĂ©cision de la juge de premiĂšre instance. La cour rend un « arrĂȘt », qui peut confirmer ou non la premiĂšre dĂ©cision, ou n’en confirmer qu’une partie, c’est qu’elle appelle “rĂ©former”  . AprĂšs un arrĂȘt de la cour d’appel, il reste une Ă©tape si on est toujours en dĂ©saccord (et qu’on peut payer) la cour de cassation. 
La cour d’appel n’est pas compĂ©tente pour les affaires administratives, pour cela il faut passer par la cour adminsitrative d’appel. Elle statue uniquement sur les affaires pĂ©nales et civiles. 
Il y a actuellement trente-six cours d'appel en France.

Délai de grùce :
Un dĂ©lai de grĂące est une pĂ©riode dĂ©finie donnĂ©e par une juge afin d'accorder plus de temps Ă  l'occupant du logement en vue de le libĂ©rer intĂ©gralement. Il est dĂ©terminĂ© par l'article 412-3 du Code de procĂ©dure civile. 
Ce dĂ©lai fait suite Ă  la remise du commandement Ă  quitter les lieux. Dans un dĂ©lai de deux mois, on peut saisir le juge par voie de requĂȘte ou d'assignation pour demander un dĂ©lai supplĂ©mentaire, de 1 mois Ă  1 ans. 
A noter :  la saisine du juge ne suspend pas la procĂ©dure d’expulsion.

TrĂȘve hivernale :
La trĂȘve hivernale couvre la pĂ©riode du 1er novembre au 31 mars de l'annĂ©e suivante. Durant cette pĂ©riode, les expulsions locatives ne peuvent pas avoir lieu. Cette trĂȘve ne s'applique pas aux squatteur.euse.s pour lesquel.le.s la voie de fait a Ă©tĂ© retenue. 

Tribunal Judiciaire (TJ) :
Pour les procédures civiles et pénales : concerne tous les tribunaux en premiÚre instance (premier jugement). [Il regroupe les anciens Tribunaux d'Instance et de Grande Instance].

Au sein du TJ, il existe plusieurs chambres spécialisées (différents spécialisation de tribunaux) :
  • ProcĂ©dure civile (c'est a dire lorsque le propriĂ©taire du batiment n'en fait pas un usage public) Cela comprend :
    • TRIBUNAL DE PROXIMITE / JUDICIAIRE : en tant que squatteur.euse, tu es gĂ©nĂ©ralement confrontĂ© au Juge du Contentieux et de la Protection (JCP).
    • JEX(Juge de l'exĂ©cution (juge spĂ©cialisĂ© au sein du TJ) juridiction particuliĂšre Ă  saisir aprĂšs une dĂ©cision judiciaire qui a aboutit sur un commandement de quitter les lieux. Il sert Ă  demander des dĂ©lais dans l'execution de la peine. Dans le cadre du squat c'est ce qui peut nous permettre de gagner des dĂ©lais avant l'expulsion, en fonction de la situation personnelle des habitant.es (prĂ©caritĂ©, prĂ©sence d'enfants inscrits Ă  l'Ă©cole, maladie, absence de solution de relogements...). Il ne peut pas revenir sur l'expulsion, mais seulement sur le moment de son execution.

  • ProcĂ©dure pĂ©nale
    • TRIBUNAL CORRECTIONNEL : concerne les dĂ©lits et crimes
    • TRIBUNAL DE POLICE (pour les procĂ©dures pĂ©nales) : concerne les contraventions jusqu'Ă  3000 euros (dĂ©gradation d'un bien par exemple).

Voie de fait :
En droit civil et en droit administratif, la “voie de fait” dĂ©signe un acte illĂ©gal portant atteinte aux droits de la personne ou aux libertĂ©s fondamentales. Dans notre cas, il s'agit de porter atteinte au droit de propriĂ©tĂ© qui a Ă©tĂ© revalorisĂ© par la loi Kasbarian. 
 
Si tu es occupant.e, tu peux ĂȘtre accusĂ©.e par dĂ©faut des dĂ©gradations qui ont permi de rentrer dans le batiment (c’est l’entrĂ©e par voie de fait) mĂȘme si rien ne prouve que c'est toi qui les a commises : effraction, vitre cassĂ©e, changement de serrure...

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