CA - Toulouse - 16 octobre 2013 - RG 12/04892


Date de la décision : 16/10/2013
Juridiction : Cour d'Appel de Toulouse
Numéro RG : 12/04892
Catégorie : Procédures d'expulsion > Incompétence du tribunal
Mots clĂ©s : activitĂ© Cour d'appel habitation incompĂ©tence intĂ©rĂȘt Ă  agir JCP


ProcĂ©dure : Appel d’un jugement - aprĂšs expulsion du lieu - sur l’incompĂ©tence du tribunal qui a statuĂ© en premiĂšre instance

Demandeur / Défendeur : Demandeur

Date d’ouverture : fin aout 2012

Date d’assignation : 10 septembre 2012

Date de l'ordonnance du Tribunal de Grande Instance : 24 septembre 2012 (expulsion immĂ©diate aprĂšs 48h + compĂ©tence du tribunal de grande instance pour s’occuper de la procĂ©dure d’expulsion)

Expulsion du lieu : trĂšs vite aprĂšs

Formation de l’appel par les occupant-es : 2 octobre 2012

ClĂŽture de l’instruction : 4 juin 2013 

Audience de la Cour d’Appel : 3 juillet 2013

Composition des habitant-es : plusieurs familles + personnes seules (40 aine de personnes)

Propriétaire : URSSAF


RĂ©sumĂ© de la dĂ©cision : Le juge casse l’ordonnance de premiĂšre instance et dĂ©clare la compĂ©tence du JCP pour statuer sur cette demande d’expulsion. 

Sur l’intĂ©rĂȘt Ă  agir : MalgrĂ© l’expulsion du lieu, les occupant-es sont en droit de faire appel.

« Sur la recevabilitĂ© de l'appel, en application de l'article 546 du code de procĂ©dure civile, le droit d'appel appartient Ă  toute partie qui y a intĂ©rĂȘt si elle n'y a pas renoncĂ©. Bien que n'occupant plus l'immeuble, ayant Ă©tĂ© condamnĂ©s aux dĂ©pens et leur expulsion de l'immeuble ayant Ă©tĂ© ordonnĂ©e, ont un intĂ©rĂȘt personnel Ă  agir. 
Leur appel est recevable. »

Sur la compĂ©tence du tribunal : Selon l’article L213-4-3 (actuel) du code de l’organisation judiciaire : « Le juge des contentieux de la protection connaĂźt des actions tendant Ă  l'expulsion des personnes qui occupent aux fins d'habitation des immeubles bĂątis sans droit ni titre. »

DĂšs lors, s’il est dĂ©montrĂ© que l’immeuble occupĂ© est Ă  usage d’habitation (constat d’huissier, photos, attestation de tĂ©moignages
), mĂȘme lorsqu’une association veut faire de l’immeuble un centre social autogĂ©rĂ© (en gros, l’un n’empĂȘche pas l’autre).

« En l'espĂšce, les locaux de l'URSSAF ont Ă©tĂ© occupĂ©s par l'association AREA (association pour la RĂ©quisition, !'Entraide et !'Autogestion) qui est un collectif d'action en faveur de personnes dĂ©munies dans un contexte de pĂ©nurie de logements. 

Il ressort des piĂšces communiquĂ©es qu'Ă  la date de l'assignation, les locaux de l'URSSAF Ă©taient occupĂ©s par une quarantaine de personnes dont une dizaine d'enfants, jour et nuit, comme cela ressort de la lettre des voisins en date du 10 septembre 2012 produite par !'URSSAF et sollicitant une intervention pour mettre fin aux nuisances gĂ©nĂ©rĂ©es par cette occupation illicite de l'immeuble. 

Les locaux étaient donc occupés aux fins d'habitation par des personnes sans droit ni titre. »
Cour d'Appel (CA) :
La cour d’appel est une juridiction qui permet de demander Ă  ce qu’une affaire soit rejugĂ©e. Tu peux faire appel si toi, ou la personne contre qui tu Ă©tais en procĂšs, vous n’ĂȘtes pas d’accord avec la dĂ©cision de la juge de premiĂšre instance. La cour rend un « arrĂȘt », qui peut confirmer ou non la premiĂšre dĂ©cision, ou n’en confirmer qu’une partie, c’est qu’elle appelle “rĂ©former”  . AprĂšs un arrĂȘt de la cour d’appel, il reste une Ă©tape si on est toujours en dĂ©saccord (et qu’on peut payer) la cour de cassation. 
La cour d’appel n’est pas compĂ©tente pour les affaires administratives, pour cela il faut passer par la cour adminsitrative d’appel. Elle statue uniquement sur les affaires pĂ©nales et civiles. 
Il y a actuellement trente-six cours d'appel en France.

IntĂ©rĂȘt Ă  agir :
“L'intĂ©rĂȘt Ă  agir” est ce qui permet Ă  une personne de lancer une action en justice. C'est une condition prĂ©alable de recevabilitĂ© de sa demande. Il se fonde sur 3 critĂšres. Il doit ĂȘtre nĂ© et actuel (c'est Ă  dire en cours, ce n'est pas une projection dans le futur), justifier d'un intĂ©rĂȘt lĂ©gitime, et d'un intĂ©rĂȘt personnel et direct. 
Dans le cas de squat, il faut que ce soit le propriĂ©taire qui fasse la demande d'expulsion au tribunal. Toutefois, pour activer la procĂ©dure administrative d’évacuation forcĂ©e, c'est Ă  dire l'application de l'article 38 de la loi  DALO, la procĂ©dure est renforcĂ©e : le propriĂ©taire peut demander l'expulsion de son bien, au mĂȘme titre que toute personne agissant dans son intĂ©rĂȘt et pour son compte (par exemple, son avocat, son assurance, son gestionnaire de biens, le syndic de co-propriĂ©tĂ©.... )

Juge des Contentieux de la Protection (JCP) :
Le JCP est le Juge des Contentieux de la Protection. Il siĂšge au tribunal judiciaire ou au tribunal de proximitĂ©, anciennement tribunal d'instance. Il est en charge, entres autres, des affaires d'expulsion. Il statue dans le pĂ©rimĂštre gĂ©ographique qui lui est attribuĂ©. 

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