CA - Toulouse - 17 octobre 2024


Date de la décision : 17/10/2024
Juridiction : Cour d'appel de Toulouse
Numéro RG : 23/01390
Catégorie : Procédures d'expulsion > Squat d'habitation > Le propriétaire est une personne morale (public, entreprise, hlm) > Juridictions > Juge des Contentieux de la Protection - JCP / Cour d'Appel - CA > Délais supplémentaires - "Renouvelables"
ProcĂ©dures d'expulsion > Squat d'habitation > Le propriĂ©taire est une personne morale (public, entreprise, hlm) > Juridictions > Juge des Contentieux de la Protection - JCP / Cour d'Appel - CA > TrĂȘve hivernale
Mots clĂ©s : Cour d'appel dĂ©lai enfants habitation hĂ©bergement mineur mineurs morale public publique trĂȘve hivernale


ProcĂ©dure : procĂ©dure d’expulsion devant la cour d’appel 

Habitants demandeur / Défendeur : Demandeur
Date d’ouverture du batiment : juillet 2022
Date de la dĂ©claration d’appel : 17 avril 2023
Date de l’audience : 26 juin 2024
PropriĂ©taire : Etablissement Public TOULOUSE MÉTROPOLE (EPIC) (propriĂ©taire public)
Huissier : Nicolas SIMON, office de commissaire de justice « Francis GAUTIE Arnaud PELISSOU, Commissaires de justice associés, Nicolas SIMON, Caroline BUZON, commissaires de justice »
Composition des habitant.es : 1 grande famille dont 2 mineurs, 1 personne malade, sans papiers

RĂ©sumĂ© de la dĂ©cision : juste aprĂšs que l’appel a Ă©tĂ© relevĂ© par une dĂ©claration du 17 avril 2023, une demande d’arrĂȘt de l’exĂ©cution provisoire de l’ordonnance du JCP du 24 fĂ©vrier 2023 ordonnant l’expulsion a Ă©tĂ© introduite le 2 mai 2023. Par une ordonnance du 5 juin 2023, la Cour d’appel de Toulouse a arrĂȘtĂ© l’exĂ©cution provisoire de l’ordonnance du JCP jusqu’à ce qu’elle rende sa dĂ©cision. Dans son arrĂȘt, elle accorde environ 2 mois et demi (article L.412-3) en plus de la trĂȘve hivernale (article L.412-6), parce qu’il est impossible aux occupant.es de trouver une solution relogement dans une courte durĂ©e et que le propriĂ©taire ne justifie pas d’urgence Ă  libĂ©rer les lieux. 

Extraits de la dĂ©cision : 
« La cour constate que S V qui avait effectuĂ© une demande de logement prioritaire a relevĂ© appel de la dĂ©cision de refus et que, par jugement du 26 avril 2023, le tribunal administratif, aprĂšs avoir constatĂ© la situation de prĂ©caritĂ© du requĂ©rant et de sa compagne et retenu que l’état de santĂ© de S V justifiait des soins rĂ©guliers avec la prise de mĂ©dicaments quotidienne, a annulĂ© cette dĂ©cision et enjoint Ă  la commission de mĂ©diation de la Haute Garonne de reconnaĂźtre le caractĂšre prioritaire et urgent de la demande d’hĂ©bergement.
S et D V justifient en outre avoir sollicitĂ© la veille sociale du dĂ©partement le 20 avril 2023 afin de bĂ©nĂ©ficier d’un hĂ©bergement et enfin avoir formĂ© le 22 avril 2024 une demande auprĂšs de la commission de mĂ©diation en vue d’un logement de transition, un logement foyer ou une rĂ©sidence hĂŽteliĂšre.
Ainsi, s’il est exact que les consorts V ont bĂ©nĂ©ficiĂ© d’importants dĂ©lais depuis la dĂ©cision d’expulsion, rien ne permet de retenir, comme le soutient Toulouse Metropole, qu’ils ont Ă©tĂ© dĂ©faillants dans leur recherche d’un nouveau logement.
L’état de santĂ© de S V est dĂ©montrĂ© par de multiples certificats mĂ©dicaux faisant Ă©tat de plusieurs pathologies dont un diabĂšte non Ă©quilibrĂ©, une hĂ©patite B active et un asthme ancien qui imposent la prise de traitements quotidiens et un suivi mĂ©dical trĂšs rĂ©gulier. M.V a en outre Ă©tĂ©, victime d’une pneumopathie en fĂ©vrier 2024.
Enfin, les appelants justifient de la prĂ©sence avec eux dans les lieux occupĂ©s des deux enfants de E et M V, G et C, ĂągĂ©s de X et X ans, scolarisĂ©s Ă  l’école XXX.
DĂšs lors, (
), les appelants justifient (
) que leur logement ne peut avoir lieu dans des conditions normales, situation visĂ©e Ă  l’article L 412-3.
De son cotĂ©, l’Epic de Toulouse MĂ©tropole ne conteste pas que le projet initial d’amĂ©nagement du site XXX “ XXX” portĂ© par le CrĂ©dit Agricole a Ă©tĂ© abandonnĂ© par ce dernier et ne justifie d’aucun nouveau projet, ayant dĂ©passĂ© le stade des consultations et impliquant la rĂ©alisation de travaux immĂ©diats. »

« En consĂ©quence, eu Ă©gard Ă  la situation de santĂ© de S V et de la scolarisation des enfants mineurs Ă  proximitĂ© des lieux occupĂ©s, de l’absence de perspective de relogement Ă  court terme malgrĂ© les diligences effectuĂ©es, et de l’absence d’urgence Ă  la libĂ©ration des lieux occupĂ©s, il convient en application de l’article L. 412-3 du code des procĂ©dures civiles d’exĂ©cution, d’accorder aux consorts V un dĂ©lai jusqu’au 30 juin 2025, incluant la trĂȘve hivernale, pour quitter les lieux. »
Cour d'Appel (CA) :
La cour d’appel est une juridiction qui permet de demander Ă  ce qu’une affaire soit rejugĂ©e. Tu peux faire appel si toi, ou la personne contre qui tu Ă©tais en procĂšs, vous n’ĂȘtes pas d’accord avec la dĂ©cision de la juge de premiĂšre instance. La cour rend un « arrĂȘt », qui peut confirmer ou non la premiĂšre dĂ©cision, ou n’en confirmer qu’une partie, c’est qu’elle appelle “rĂ©former”  . AprĂšs un arrĂȘt de la cour d’appel, il reste une Ă©tape si on est toujours en dĂ©saccord (et qu’on peut payer) la cour de cassation. 
La cour d’appel n’est pas compĂ©tente pour les affaires administratives, pour cela il faut passer par la cour adminsitrative d’appel. Elle statue uniquement sur les affaires pĂ©nales et civiles. 
Il y a actuellement trente-six cours d'appel en France.

Délai de grùce :
Un dĂ©lai de grĂące est une pĂ©riode dĂ©finie donnĂ©e par une juge afin d'accorder plus de temps Ă  l'occupant du logement en vue de le libĂ©rer intĂ©gralement. Il est dĂ©terminĂ© par l'article 412-3 du Code de procĂ©dure civile. 
Ce dĂ©lai fait suite Ă  la remise du commandement Ă  quitter les lieux. Dans un dĂ©lai de deux mois, on peut saisir le juge par voie de requĂȘte ou d'assignation pour demander un dĂ©lai supplĂ©mentaire, de 1 mois Ă  1 ans. 
A noter :  la saisine du juge ne suspend pas la procĂ©dure d’expulsion.

TrĂȘve hivernale :
La trĂȘve hivernale couvre la pĂ©riode du 1er novembre au 31 mars de l'annĂ©e suivante. Durant cette pĂ©riode, les expulsions locatives ne peuvent pas avoir lieu. Cette trĂȘve ne s'applique pas aux squatteur.euse.s pour lesquel.le.s la voie de fait a Ă©tĂ© retenue. 

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