TA - Montreuil – 30 mars 2024


Date de la décision : 30/03/2024
Juridiction : Tribunal administratif de Montreuil
Numéro RG : 2404074
Catégorie : Procédures d'expulsion > Squat d'habitation > Le propriétaire est une personne morale (public, entreprise, hlm) > Procédures particuliÚres > Suspension du concours de la force publique - Référé au Tribunal Administratif
Mots clés : enfant enfants expulsion force publique habitation JEX préfecture référé suspension


ProcĂ©dure : recours contre l’accord du concours de la force publique

Propriétaire : public

Les habitant.es sont demandeur/défendeur : demandeurs

Date de l'ordonnance d'expulsion : 31 janvier 2024

Signification par huissier le 18 mars 2024 du commandement de quitter les lieux au plus tard le 20 mars 2024.

Passage de l’huissier seul le 22 mars 2024 pour procĂ©der Ă  l’expulsion, sans y parvenir.

Date du recours contre l’accord du concours de la force publique : 26 mars 2024

Date de l'audience : 28 mars 2024

Date de l'ordonnance du Tribunal Administratif : 30 mars 2024



Les occupant.es demandent la suspension du concours de la force publique en attendant que le juge de l'exĂ©cution rende une dĂ©cision Ă  propos d’une demande de dĂ©lais suite Ă  la dĂ©cision en premiĂšre instance du JCP (d’aprĂšs l’article L. 521-2 du code de justice administrative).

La demande est faite au titre d'une « atteinte Ă  l'intĂ©rĂȘt supĂ©rieur de l'enfant », (prĂ©sence d’un enfant mineur), « d'une atteinte Ă  leur droit au respect de leur vie privĂ©e et familiale et d'une atteinte Ă  leur droit au respect de la dignitĂ© humaine » (car ils n’ont aucune possibilitĂ© de relogement ou d'hĂ©bergement et qu'ils sont en situation de grande vulnĂ©rabilitĂ©).


D’aprĂšs la juge, les Ă©lĂ©ments rapportĂ©s par les requĂ©rants (prĂ©sentation de l’huissier, prĂ©sence policiĂšre, information donnĂ©e par des effectifs de police, prĂ©sence d’un vigile) sont suffisants pour accorder que l’expulsion avec le concours de la force publique Ă©tait accordĂ©e, ou au moins envisagĂ©e Ă  trĂšs court terme, bien que la prĂ©fecture affirme ne pas avoir dĂ©livrĂ© le concours.

« En premier lieu, si le prĂ©fet de la Seine-Saint-Denis fait valoir, dans son mĂ©moire en dĂ©fense, qu'il n'avait pas, Ă  la date de l'introduction de la requĂȘte, accordĂ© le concours de la force publique Ă  l'expulsion des occupants de l'immeuble, il n'est pas contestĂ© par le prĂ©fet, qui n'Ă©tait pas reprĂ©sentĂ© Ă  l'audience, qu'une telle dĂ©cision pourrait intervenir Ă  tout moment dans les jours qui suivent la date de l'audience, compte tenu des Ă©lĂ©ments concordants apportĂ©s par les intĂ©ressĂ©s, qui tendent Ă  montrer qu'une opĂ©ration d'expulsion, avec le concours de la force publique, est au moins envisagĂ©e Ă  trĂšs court terme. »


Lorsque l’octroi du concours de la force publique est accordĂ©, la juge peut le refuser si des circonstances graves et postĂ©rieures Ă  la dĂ©cision d’expulsion feraient que l'expulsion porterait atteinte Ă  la dignitĂ© humaine et Ă  l'ordre public ; ou si la situation des occupant.es a connue une Ă©volution majeure depuis la signification.

"En outre, les requérants ne justifient pas de considérations impérieuses tenant à la sauvegarde de l'ordre public ou de la survenance de circonstances postérieures à la décision judiciaire d'expulsion telles que son exécution serait susceptible d'attenter à la dignité de la personne humaine, et d'un degré de gravité justifiant à ce qu'il soit fait obstacle à l'exécution de la décision du préfet de la Seine-Saint-Denis s'il devait prendre, à brÚve échéance, une telle décision, l'ensemble des requérants déclarant occuper le bùtiment concerné depuis une date antérieure à l'ordonnance du juge des référés du tribunal de proximité de Montreuil et n'établissant aucune évolution majeure dans leurs situations respectives."

Commandement de quitter les lieux :
Suite Ă  ton procĂšs, le juge a Ă©tabli une date Ă  partir de laquelle tu deviens expulsable (« une date d’expulsabilitĂ© »). A la suite de cette dĂ©cision, tu devrais recevoir un commandement de quitter les lieux, qui donne gĂ©nĂ©ralement un dĂ©lai de 2 mois pendant lesquels tu ne peux pas ĂȘtre expulsĂ©.e. Parfois, ce document arrive dans la semaine qui suit la dĂ©cision du juge, parfois plus tardivement.

Comme l'assignation, l’huissier.e passe au squat pour remettre le document en main propre, si tu es abent.e, tu devras aller chercher ce document directement Ă  son Ă©tude.

-A NE PAS CONFONDRE AVEC LA SOMMATION DE QUITTER LES LIEUX- : le commandement est une information sérieuse, contrairement à la sommation


Police :
Elle reprĂ©sente l'ordre public et a pour rĂŽle l'application des lois. La police intervient dans les grandes villes. 
Dans le cadre des squats, elle est présente lors des ouvertures pour prendre les informations (preuves, dates, noms) des habitant.es sur places et lors des expulsions.
 
Il y a deux grands corps de polices : Municipale ou Nationale. Dans les expulsions, on trouve aussi d’autres brigades, comme par exemple la BAC ou la police au frontiĂšre... Toutes dĂ©pendent du ministĂšre de l'intĂ©rieur. 

Référé liberté :
Disposition qui permet de saisir la juge des référés du tribunal administratif, pour attaquer une decision administrative qui serait une atteinte à une liberté fondamentale. Au vu de l'urgence, une réponse est apportée dans les 48 heures. Par exemple : le droit à des conditions matérielles d'accueil décentes ou le droit à l'hébergement d'urgence.

Tribunal Administratif (TA) :
Concerne les bĂątiments Ă  usage public et/ou les recours contre les expulsions Ă  l'aide de l'article 38 DALO (expulsion avec arrĂȘtĂ© 24h ou 7 jours) et/ou les recours contre l'octroi du concours de la force publique.


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